Brésil: Hommage à la légende Ayrton Senna, 30 ans après sa mort

Crédit Photo : Nelson ALMEIDA / AFP

Des personnes déposent des fleurs sur la tombe du pilote brésilien de F1 Ayrton Senna à Sao Paulo, Brésil, le 1er mai 2024, lors du 30e anniversaire de sa mort.

Des fans du triple champion du monde de Formule 1 (1988, 1989 et 1991) ont afflué devant sa tombe dans un cimetière de Sao Paulo (sud-est), sa ville natale, où il a été enterré en 1994, à l'âge de 34 ans, après son tragique accident sur le circuit italien d'Imola.

Des centaines de personnes ont déposé des fleurs, des photos et des drapeaux brésiliens sur son caveau, sous un arbre gigantesque. Comme chaque année depuis sa disparition, une course à pied est organisée sur le circuit d'Interlagos, également à Sao Paulo, où il a remporté des victoires mémorables en fin de carrière, en 1991 et en 1993.

Course à pied sur le circuit d'Interlagos, à Sao Paulo, en hommage à Ayrton Senna, ce 1er mai.

À Imola, une cérémonie s'est tenue en sa mémoire ainsi que celle de l'Autrichien Roland Ratzenberger, décédé un jour avant Senna dans un autre accident, en présence des ministres des Affaires étrangères du Brésil, d'Autriche et d'Italie.

L'ancien patron de la F1, Bernie Ecclestone, a souligné lors d'un entretien avec l'AFP qu'Ayrton Senna

"était l'un des meilleurs de son époque, probablement le meilleur". "C'était un pilote flamboyant et charismatique"

, a-t-il ajouté.

Des émissions rendant hommage à celui qui donne son nom à de nombreuses rues au Brésil ont été diffusées ces derniers jours sur les télévisions locales.

Une exposition itinérante intitulée "Moi, Ayrton Senna da Silva - 30 ans" a ouvert ses portes à Rio de Janeiro, après avoir été présentée dans plusieurs autres grandes villes brésiliennes.

Vue de l'exposition "Moi, Ayrton Senna da Silva" présentée à Rio de Janeiro.

Dans cette exposition, les visiteurs peuvent entendre la voix du pilote retracer les moments forts de sa vie et de sa carrière grâce à l'intelligence artificielle.

Sur la splendide plage de Copacabana, emblème de Rio, de nombreux promeneurs continuent de se faire prendre en photo devant la statue en bronze du pilote, immortalisé les bras levés et brandissant un drapeau brésilien.

Parmi eux, Joao Paulo Bertoloni, 30 ans, qui était un bébé au moment de la disparition de Senna, exprime:

"Je n'ai pas pu le voir en direct, mais ma famille a toujours été fan de lui. Mon père, mes grands-parents... Tout le monde me parlait de Senna. À l'époque, le Brésil s'arrêtait le dimanche pour regarder ses courses."

Marilane Mattos, 66 ans, se souvient parfaitement du moment où elle a vu l'accident d'Imola en direct à la télévision, le 1er mai 1994.

"C'était horrible, ça me rend encore triste aujourd'hui. Mais je préfère me souvenir des bons moments (...). C'était un type simple, un gars comme nous"

, confie-t-elle, après un selfie devant la statue à Copacabana.

Au-delà de ses exploits sportifs, l'héritage du grand rival d'Alain Prost reste vivant au Brésil à travers l'institut Ayrton Senna, reconnu en 2004 par l'Unesco pour ses projets éducatifs destinés aux enfants des quartiers défavorisés.

"Ayrton disait toujours que si on voulait changer les choses, il fallait commencer par l'éducation",

déclare Viviane Senna, sœur d'Ayrton et présidente de l'institut, dans une vidéo publiée récemment sur les réseaux sociaux.

Fondé six mois après le décès du pilote, l'institut affirme avoir bénéficié à quelque 36 millions d'élèves dans 3 000 villes brésiliennes.

Pour l'écrivain brésilien Ernesto Rodrigues, auteur de la biographie "Ayrton, le héros révélé", Senna a marqué les esprits en

"redonnant de l'estime de soi aux Brésiliens"

à une époque marquée par des crises politiques et économiques.

Lorsqu'il a remporté ses titres mondiaux, le Brésil sortait tout juste d'une dictature militaire et vivait une période d'hyperinflation.

"Son héritage a été largement préservé. Il a donné son nom à des avenues importantes dans tout le pays. Chaque fois que son nom est évoqué, il inspire une grande fierté aux Brésiliens"

, conclut le biographe.

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