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Burkina Faso: les "Wayiyans", la "garde civile" du capitaine Ibrahim Traoré

La rédaction
20:00 - 11/04/2024 jeudi
MAJ: 11:41 - 9/04/2024 mardi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
Au Burkina Faso, les ‘’Wayiyans’’ se sont constitués en comité de vigilance pour protéger le régime militaire contre les tentatives de déstabilisation.

A Ouagadougou, ils occupent plusieurs ronds-points. Ils sont surnommés ‘’Wayiyans’’, qui veut dire ‘’Sortez’’ en mooré, la langue nationale. Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022, ils se sont constitués en comité de vigilance pour protéger le régime militaire contre les tentatives de déstabilisation.

Il est 21h 30 au cœur de la capitale burkinabè. Sur le rond-point des Nations Unies, quartier général de la veille citoyenne, l'ambiance est au rassemblement. L’activité est diffusée en direct sur les réseaux sociaux avec des centaines d’internautes connectés.


Pour motiver sa troupe, le chef scande à plusieurs reprises, le slogan
"La patrie ou la mort"
et ses militants répondent en chœur:
"Nous vaincrons"
.
"La patrie ou la mort nous vaincrons"
, un slogan cher aux Burkinabè et qui leur a été laissé par le regretté capitaine Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabé.

Mahamadi Zoungrana, président du Collectif des Leaders Panafricains (CLP) qui dirige ce comité de vigilance, explique que le premier objectif de cette veille, toutes les nuits au rond-point des Nations Unies, est de maintenir les militants en alerte.

"La veille citoyenne patriotique consiste à être à l’écoute de toute manipulation, menace ou tentative de déstabilisation contre le pouvoir de la transition"
, indique M. Zoungrana.

Comme ces militants qui se mobilisent tous les soirs sur le terrain, d’autres restent en alerte sur les réseaux sociaux. Pour être efficaces dans leurs manœuvres, les "Wayiyans" disposent de plusieurs communautés sur les réseaux sociaux sur lesquels, ils sonnent la mobilisation en cas de mouvement suspect.


"Automatiquement, je rentre dans mon groupe WhatsApp, j’écris 'urgent' puis je lance l’alerte. Ça va se répercuter puisqu’il y a des groupes qui sont liés. Dans les prochaines minutes, vous allez voir une mobilisation vraiment de taille, non seulement ici mais au niveau des différents ronds-points"
, assure Mahamadi Zoungrana, le président de l’un ces comités de veille citoyenne.

Pour le président du Collectif des Leaders Panafricains, cette mobilisation populaire pour soutenir le régime du capitaine Ibrahim Traoré ne prendra fin que lorsque tout le doute sera levé sur les velléités de déstabilisation.

"Si à un moment donné, on sent notre indépendance, on sent qu’on a laissé le capitaine Ibrahim Traoré tracer sa voie, la voie sur laquelle, il doit mener le peuple vers son indépendance, on peut dire que ça va diminuer."

Pour monter la garde de la soirée au petit matin, des donateurs, souvent militants et sympathisants du régime militaire, apportent des vivres aux comités de vigilance.


Plusieurs associations comme celle de Mahamadi Zoungrana occupent les points stratégiques de Ouagadougou, la capitale burkinabé. Ces initiatives de veille citoyenne ont plusieurs fois sonné la mobilisation, suite à des rumeurs de déstabilisation du pouvoir militaire. C'est de là que vient leur surnom ''Wayiyans'', un appel à sortir en mooré, la langue nationale la plus parlée au Burkina Faso.

 

Par Guillaume Kere

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