
À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, le paysage politique camerounais est en pleine effervescence. Le 27 janvier 2025, à Yaoundé, le Conseil national des Chefs traditionnels du Cameroun a officiellement exprimé son soutien à la candidature du président Paul Biya, un soutien qualifié de "ferme et définitif". Cette annonce, bien que prévisible au regard de l’histoire politique du pays, suscite des réactions variées au sein de la société camerounaise.
Contexte de la réunion
La réunion qui a eu lieu au Palais des congrès de Yaoundé a rassemblé près d’une centaine de chefs traditionnels issus des dix régions du Cameroun. Présidée par le Ministre de l’Administration Territoriale, Atanga Nji Paul, cette rencontre a également été l’occasion de présenter le nouveau bureau exécutif du Conseil. Sa Majesté Royale Guy Tsala Ndzomo, premier vice-président du bureau exécutif, a salué le soutien du président Biya envers le Conseil et a mis en avant son engagement pour la promotion du patrimoine culturel.
Un soutien controversé
Réactions publiques
Le politologue Moussa Njoya a également critiqué la présence d’imams lors de cette rencontre, soulevant des questions sur la pertinence de leur rôle dans le débat politique. Il a comparé la situation au Sénégal, au Mali et au Nigeria, où les débats politiques sont souvent menés par des figures religieuses, plutôt que par des chefs traditionnels.
Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a également critiqué cette dynamique. Il a insisté sur le fait que la candidature d’un citoyen est une affaire individuelle et que les chefs traditionnels ne devraient pas se prononcer en faveur d’un candidat, soulignant ainsi la nécessité d’une séparation entre administration et politique.
Conclusion
Les mois qui précèdent l’élection seront cruciaux pour la mobilisation des électeurs et la formulation de nouvelles alliances politiques. Le soutien des chefs traditionnels à Paul Biya représente un tournant dans la préparation des élections présidentielles au Cameroun.
Alors que le pays se prépare à voter, cette dynamique met en lumière les défis auxquels est confrontée la société camerounaise. La question de la légitimité de ce soutien, ainsi que les préoccupations concernant l’âge et l’expérience du président, continueront sans aucun doute à alimenter le débat public dans les mois à venir.