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Argentine: près de 2 km d'une "file de la faim" pour défier une ministre

Une ministre du gouvernement ultralibéral du président argentin Javier Milei avait promis de recevoir "un par un" les Argentins ayant faim: plusieurs centaines l'ont prise au mot lundi, formant une file de près de 2 kilomètres devant son ministère.

15:39 - 6/02/2024 Salı
AFP
Des personnes font la queue pour être reçus par la ministre argentine du "Capital humain", Sandra Pettovello, lors de la manifestation appelée "Ligne de la faim" à Buenos Aires, le 5 février 2024.
Crédit Photo : JUAN MABROMATA / AFP
Des personnes font la queue pour être reçus par la ministre argentine du "Capital humain", Sandra Pettovello, lors de la manifestation appelée "Ligne de la faim" à Buenos Aires, le 5 février 2024.

La ministre du "Capital humain" (en charge des Affaires sociales) Sandra Pettovello s'était adressée cinq jours avant aux protestataires réunis devant son ministère, venus dénoncer les retards et la diminution de l'aide alimentaire distribuée aux milliers de soupes populaires du pays.


La ministre avait lancé:
"Voilà comment je vais procéder: les gars, vous avez faim?

Venez un par un, je noterai votre pièce d'identité, votre nom, d'où vous venez, et vous recevrez de l'aide individuellement.

Plusieurs centaines de personnes ont formé lundi matin une
"file d'attente contre la faim"
pour prendre au mot la ministre, une interminable chapelet de près de 30 pâtés de maisons, qui a duré l'essentiel de la journée sous une chaleur accablante, sans incidents.

"Eh bien, les gens ont faim, donc on est là "
, a déclaré à l'AFP Carmen Morán, qui dirige une de ces soupes populaires de quartiers.

Voyons si la ministre a de la compassion pour nous, pour ceux qui en ont besoin (...), pour que l'aide parvienne jusqu'aux cantines.

Le porte-parole de la présidence Manuel Adorni, interrogé lundi en point-presse, a expliqué que la ministre
"ne les recevra pas et ne leur a pas donné rendez-vous",
mais que ce qu'elle exprimait
"spontanément était l'intention d'aider chaque personne"
qui est dans le besoin.

Il a assuré que l'alimentation des Argentins
"ne sera jamais une variable d'ajustement, dans un pays où pratiquement la moitié est pauvre et 5 millions ne mangent pas à leur faim tous les jours".

En parallèle aux premières mesures d'austérité dès décembre, à la libération des prix, et à la dévaluation de 50% du peso, sur fond d'inflation record (211%) le gouvernement ultralibéral du président Milei a annoncé en janvier des gestes d'urgence à destination des plus démunis, comme le doublement des bons alimentaires, jusqu'à 91.000 pesos (103 dollars) et des allocations familiales, à 41.000 pesos (43 dollars).


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