
Une enquête publiée par le journal français Mediapart révèle que depuis six ans, la mosquée de Nanterre, dirigée par l’Institut Ibn Badis, ne peut obtenir l’autorisation d’agrandir ses locaux à cause de la pression de l’État. Un cas qui illustre l'islamophobie de l'Etat français.
Avec la loi dite sur le séparatisme, non seulement l'Etat français donna satisfaction à tous ces élus locaux soucieux de dissimuler leur haire de l'islam derrière des raisons légales, il avait désormais l'appareil juridique nécessaire pour contourner les municipalités désireuses de traiter dignement leurs administrés de confession musulmane.
C'est ce qu'il s'est passé à Strasbourg, quand les autorités municipales ont décidé d'octroyer une subvention à la mosquée Eyyub Sultan, et que l'Etat a répliqué en faisant pression sur la municipalité. Et c'est ce qu'il se passe à Nanterre, où les responsables de la mosquée Ibn Badis sont confrontés à une levée de bouclier des autorités pour les empêcher d'agrandir leur lieu de culte.
Un cas qui illustre la crispation de l’État sur l’islam
Tout commence en 2019, lorsque la mairie de Nanterre valide la vente d’un terrain afin de permettre l’agrandissement de la mosquée. Cependant, le préfet, relais et bras armé de la politique islamophobe dans les provinces françaises, s’y oppose rapidement, arguant que le prix fixé (2,7 millions d’euros) est trop faible et constituerait une subvention déguisée.
Après une première annulation par le tribunal administratif en 2021, la mairie revoit son estimation et propose un prix de 3,4 millions d’euros en 2024. Mais l’État, par la voix de son nouveau préfet Alexandre Brugère, s’oppose à nouveau, cette fois en raison du coût du désamiantage du site.
En janvier 2025, la justice donne une nouvelle fois raison à la préfecture, annulant la vente. En réaction, la municipalité adopte une nouvelle délibération le 10 février 2025, tentant de contourner ces obstacles administratifs. Mais l’État invoque alors un autre projet: l’installation d’un Établissement pour l’insertion dans l’emploi (Épide) sur le terrain en question.
Derrière ce blocage, certains observateurs dénoncent une posture politique dictée par des considérations idéologiques. Le préfet Brugère, ancien directeur de cabinet de Gérald Darmanin et proche des milieux de droite, est accusé d’exécuter une stratégie visant à freiner le développement des lieux de culte musulmans en France.
Les médias du groupe Bolloré ont également relayé des accusations contre l’Institut Ibn Badis, suggérant une proximité avec des réseaux rigoristes.
Alors que la municipalité semble prête à poursuivre son engagement en faveur de la mosquée, la préfecture dispose encore de deux mois pour attaquer la dernière délibération en justice. Si aucune nouvelle action n’est entreprise, l’agrandissement pourrait enfin voir le jour, malgré les nombreuses embûches administratives.
Un cas qui illustre les réalités auxquelles sont confrontés les musulmans dans l'autoproclamé "pays des Droits de l'Homme" et le raidissement islamophobe de l'ère Macron.