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"Génocide en cours" à Gaza: L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri fustige la "complicité occidentale"

Lors de la manifestation pour la Journée de la Terre, à Paris, ce samedi, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, a fortement critiqué plusieurs pays, particulièrement les États-Unis et la France, pour leur rôle dans le conflit israélo-palestinien.

09:54 - 31/03/2024 dimanche
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L'activiste et avocat franco-palestinien Salah Hamouri pose lors d'une séance photo à Paris le 20 janvier 2023.
Crédit Photo : JOEL SAGET / AFP
L'activiste et avocat franco-palestinien Salah Hamouri pose lors d'une séance photo à Paris le 20 janvier 2023.
Dans une interview accordée à Anadolu (AA), il a dénoncé la
"complicité occidentale"
dans le
"génocide en cours"
à Gaza.

L'envoi d'armes à Israël​​​​​​​


Dans un premier temps, Salah Hamouri, a rappelé les révélations de Disclose et Mars Actu sur les livraisons d'armes françaises à Israël.
"Oui, il y a le rapport [de presse] qui est sorti, il y a deux jours, qui confirme - on n'avait pas de doutes - l'envoi des armes françaises pour l'armée de l'occupation [israélienne]. Cette complicité de génocide, c'est une participation directe au génocide"
,
a déclaré Hamouri, évoquant les révélations sur les livraisons d'armes françaises à Israël.

L'avocat franco-palestinien a également pointé du doigt les États-Unis pour avoir fourni des avions de combat F-35 et des bombes à Israël, critiquant la complicité occidentale dans ce qu'il qualifie de
"génocide".

Pour rappel, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a admis, cette semaine, l'envoi de composants de munitions à Israël, tout en insistant sur leur destination de réexportation. Ce point a été précisé à Anadolu alors que le Gouvernement français avait auparavant affirmé n'envoyer que des équipements défensifs. Malgré les affirmations de transparence du ministre, des interrogations demeurent quant au contrôle effectif de ces équipements et leur possible utilisation par l'armée israélienne.


Selon les informations recueillies par l'ONG Disclose, la société IMI Systems en Israël, réputée fournisseuse de l'armée, a acheté des maillons de munitions fabriqués en France.


Ces maillons sont conçus pour assembler des cartouches de 5,56 mm en bandes, ce qui pose la question de leur utilisation finale. Malgré les assurances de Sébastien Lecornu et du PDG d'Eurolinks, fabricant des maillons, sur les restrictions d'usage, le manque de surveillance et de contrôle soulève des inquiétudes quant à l'usage réel de ces composants en situation de conflit, rapporte l'ONG.

Selon le rapport 2023 soumis par le ministère français des Armées en juillet 2022 au Parlement, la France a exporté près de 200 millions d'euros d'armement en Israël entre 2013 et 2022, faisant de Paris l'un des plus grands exportateurs d'armes à Tel Aviv. Les États-Unis demeurent le premier fournisseur d'armes à Israël, ce pays étant à l'origine de plus de 70 % des équipements militaires importés par Tel Aviv, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Il est suivi de l'Allemagne et de l'Italie, notamment.


Israël, "au-dessus du droit international"


Concernant la récente résolution (2728) du Conseil de sécurité des Nations Unies pour un cessez-le-feu
"immédiat"
, Hamouri a exprimé son scepticisme.

"Je pense, que malgré le cessez-le-feu voté aux Nations unies, aujourd'hui, l'occupant israélien démontre encore une fois qu'il s'en fiche du droit international. Il est considéré comme un État au-dessus du droit international. Et la preuve, c'est la continuité des massacres, aujourd'hui, en Palestine"
a-t-il estimé, insistant sur la nécessité pour Tel Aviv de respecter le droit international.

Face aux accusations d'antisémitisme souvent portées contre les soutiens de la cause palestinienne, Hamouri a tenu à clarifier sa position.


Nous, là-dessus, nous sommes clairs. Notre combat est contre les forces occupantes. Cela n'a rien à voir avec la religion, c'est une lutte entre un peuple occupé et une force occupante.

Pour conclure, Hamouri a appelé à une action internationale plus ferme.


"Il faut pousser les États et pousser le mouvement entièrement pour appuyer, pour obtenir l'imposition d'un embargo militaire et économique sur l'État de l'occupation"
, a-t-il suggéré, soulignant la nécessité d'une réponse internationale coordonnée pour mettre fin aux bombardements indiscriminés d'Israël sur la bande de Gaza.

Situation humanitaire à Gaza


Depuis octobre 2023, l'armée israélienne pilonne la bande de Gaza. La guerre menée par Tel Aviv a tué plus de 32.600 Palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes, et en a blessé plus de 75.000 autres, selon les derniers bilans communiqués par le ministère de la Santé de Gaza.


Pour la première fois depuis sa fondation en 1948, l'État d'Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour son offensive meurtrière contre la bande de Gaza. Un arrêt rendu le 26 janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.


Cette offensive a provoqué une catastrophe humanitaire, d'énormes destructions des infrastructures, dont les hôpitaux et les écoles, une famine qui ravage désormais de nombreuses régions de l'enclave palestinienne, ainsi qu'une catastrophe sanitaire majeure, selon les organisations onusiennes.

Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire, elle-même menacée d'une attaque d'ampleur par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.


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