
Le Caire a affirmé jeudi que l’accord gazier annoncé la veille entre Israël et l’Égypte relève d’une démarche strictement commerciale, malgré le contexte de la guerre en cours dans la bande de Gaza.
Retombées économiques pour Israël
Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, aux côtés du ministre de l’Énergie Eli Cohen, a annoncé avoir autorisé l’exportation de gaz naturel du gisement offshore Léviathan vers l’Égypte.
Selon les données officielles israéliennes, l’accord est estimé à près de 35 milliards de dollars et prévoit l’exportation de 130 milliards de mètres cubes de gaz jusqu’en 2040. Le ministère israélien de l’Énergie indique que l’État devrait percevoir environ 18 milliards de dollars sous forme de taxes et de redevances.
L’exploitation du champ Léviathan est assurée par un consortium dirigé par le groupe américain Chevron, en partenariat avec les sociétés israéliennes NewMed Energy et Ratio. Le gaz sera fourni à plusieurs entités en Égypte, dont Blue Ocean Energy, ce qui renforcerait la position du pays comme plateforme régionale de liquéfaction, selon le quotidien Israel Hayom.
Position officielle de l’Égypte
Cette annonce intervient dans un climat diplomatique délicat. Les relations entre Le Caire et Tel-Aviv se sont détériorées depuis le lancement de l’offensive israélienne à Gaza en octobre 2023, tandis que l’opinion publique égyptienne, largement solidaire de la cause palestinienne, se montre critique à l’égard de toute coopération économique avec Israël.
Contexte diplomatique et rôle américain
Les médias israéliens ont également apporté des éclairages sur les coulisses de l’accord, longtemps bloqué.
Selon Haaretz et Maariv, Benjamin Netanyahu avait retardé sa signature en invoquant de présumées violations par l’Égypte du traité de paix dans le Sinaï, des accusations rejetées par Le Caire.
Le feu vert final serait intervenu sous l’impulsion des États-Unis. D’après Haaretz, l’administration américaine aurait exercé des pressions afin de faciliter la conclusion de l’accord, dans l’espoir de favoriser une rencontre entre Netanyahu et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Selon le journal économique Globes, cet accord devrait permettre de tripler les exportations israéliennes de gaz vers l’Égypte.
De son côté, Yedioth Ahronoth estime qu’il renforcera le rôle d’Israël comme fournisseur régional d’énergie, accentuant l’interdépendance énergétique avec les pays arabes voisins.









