La Banque de France accuse une perte nette historique de 7,7 milliards d'euros en 2024

17:3020/03/2025, jeudi
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Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
Crédit Photo : FABRICE COFFRINI / AFP
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

La Banque de France a enregistré une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros en 2024, conséquence directe de la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne (BCE), malgré un recours à ses réserves.

"C’est un chiffre qui n’a jamais existé dans l’histoire de la Banque de France"
, a déclaré son gouverneur, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse ce mercredi. Il a toutefois assuré qu’un tel déficit
"n’existera plus dans l’avenir prévisible".

Un effet de ciseaux entre taux fixes et taux variables


La perte opérationnelle de la Banque de France s’élève à 17,9 milliards d’euros, partiellement compensée par 10,1 milliards d’euros issus de ses réserves. En 2023, elle avait déjà accusé une perte opérationnelle de 12,4 milliards d’euros, qu’elle avait toutefois intégralement absorbée, affichant un résultat net équilibré.

Ce déficit prive l’État français de recettes fiscales et de dividendes. Selon Villeroy de Galhau, il résulte d’une situation exceptionnelle, marquée par deux crises successives :


  • La pandémie de Covid-19 en 2020, qui a entraîné une politique de taux bas pour soutenir l’économie.
  • La guerre en Ukraine en 2022, qui a provoqué une poussée inflationniste et une remontée brutale des taux d’intérêt par la BCE.

Durant la période de taux bas, la Banque de France a massivement acheté des obligations d’État et d’entreprises, à taux fixes faibles (environ 0,7 %), qu’elle conserve dans son bilan. En parallèle, elle doit rémunérer les dépôts bancaires à un taux variable fixé par la BCE, qui est monté jusqu’à 4 % avant de s’orienter à la baisse. Cet écart négatif a creusé la facture.

Une situation financière jugée solide


Malgré ces pertes, Villeroy de Galhau a tenu à rassurer sur la solidité financière de la Banque de France. Il a affirmé que le déficit pour 2025 serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation par l’État.


La Bundesbank, la Banque centrale allemande, a elle aussi subi une perte record de 19,2 milliards d’euros en 2024, la première depuis 1979.


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