Génocide à Gaza: La Grèce accusée de complicité avec Israël

La rédaction
16:1525/12/2025, jeudi
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Les premiers ministres grec et israélien lors d'une rencontre à Jérusalem, le 22 décembre 2025.
Crédit Photo : AA / AA
Les premiers ministres grec et israélien lors d'une rencontre à Jérusalem, le 22 décembre 2025.

Le rapprochement diplomatique entre la Grèce et Israël suscite de vives critiques d’experts en droit international. Selon plusieurs universitaires interrogés par Anadolu, Athènes se rendrait complice de violations du droit international, notamment à Gaza. Ils estiment que la coopération sécuritaire et militaire avec Israël contrevient aux décisions récentes de la Cour internationale de Justice. La visite du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Benjamin Netanyahu est perçue comme une remise en cause de l’ordre juridique international.

Des experts en droit international ont sévèrement critiqué la politique de rapprochement de la Grèce avec Israël, illustrée par le sommet tripartite organisé lundi à Jérusalem-Ouest.


Le Dr Heidi Matthews, professeure à la faculté de droit Osgoode Hall de l’Université York, le Prof. Dr Neve Gordon de l’Université Queen Mary de Londres et le Prof. Dr Gentian Zyberi de l’Université d’Oslo ont partagé leurs analyses.


Selon eux, la participation du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à ce sommet envoie un signal politique fort, au détriment du respect du droit international.


Une complicité dénoncée dans la guerre à Gaza**


Le Dr Heidi Matthews affirme que la Grèce possède
"un passé de complicité dans le génocide commis par Israël à Gaza"
. Elle évoque l’autorisation donnée à Israël d’utiliser les eaux territoriales et les ports grecs pour des livraisons militaires.

Des avocats grecs ont récemment déposé une requête officielle contre l’utilisation du port d’Héraklion par le navire Ocean Gladiator. Ils estiment que cette opération viole le Traité sur le commerce des armes.


Selon Matthews, le navire transportait plus de 1 600 tonnes de munitions américaines destinées à Israël. Cette cargaison figure parmi les plus importantes depuis le 7 octobre 2023. La contestation juridique a conduit à un changement d’itinéraire du navire.


Malgré l’adoption de la Résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU, Matthews met en garde contre un
"soi-disant cessez-le-feu"
à Gaza. Elle affirme que
"le génocide commis par Israël se poursuit".

Des obligations internationales ignorées par Athènes


Les décisions rendues par la Cour internationale de Justice en 2024 imposent aux États tiers de ne pas reconnaître la situation illicite créée par l’occupation israélienne des territoires palestiniens, y compris Gaza.


Dans ce contexte, l’approfondissement de la coopération sécuritaire, militaire et maritime entre la Grèce et Israël constitue, selon Matthews, une violation claire du droit international.


Le Prof. Dr Neve Gordon estime que la visite de Mitsotakis à Netanyahu contribue à l’érosion de l’ordre juridique international établi après la Seconde Guerre mondiale.


"Alors qu’un mandat d’arrêt a été émis par la CPI contre Netanyahu, les dirigeants devraient exiger son arrestation au lieu de l’honorer"
, déclare-t-il.

Un sommet qui divise et interroge l’histoire


Le Prof. Dr Gentian Zyberi rappelle que les dirigeants se rendant en Israël doivent exiger le respect du droit international. Cela inclut le cessez-le-feu, l’entrée massive de l’aide humanitaire et la fin de l’occupation illégale.


Le sommet réunissant
Netanyahu
,
Mitsotakis
et le dirigeant chypriote grec
Nikos Christodoulides
a placé la
"défense"
au cœur des discussions. Plusieurs analystes y voient une tentative de Netanyahu, isolé sur la scène internationale, de se rapprocher d’Athènes.

Certains experts estiment que Mitsotakis
"sera jugé sévèrement par l’histoire"
pour avoir rencontré Netanyahu, malgré le mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre à Gaza.

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