
Les États-Unis ont annoncé mercredi que leurs navires gouvernementaux pourront désormais franchir gratuitement le Canal de Panama, que le président Donald Trump menace de reprendre, mais l'autorité chargée de gérer cette voie d'eau stratégique a démenti cette affirmation.
Mais l'Autorité du Canal de Panama, un organisme indépendant créé par la Constitution panaméenne pour administrer le canal, a rapidement démenti. Dans un communiqué sur X, elle a écrit:
L'Autorité du Canal de Panama, qui a le pouvoir de fixer les péages et autres droits pour le franchissement du canal, annonce qu'elle n'a procédé à aucun ajustement de ces droits.
"Cadeau insensé"
Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l'avons pas donné à la Chine, nous l'avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre.
En visite dimanche au Panama, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio avait laissé entendre que le président panaméen José Raul Mulino avait pris note des préoccupations des Etats-Unis concernant les péages imposés aux navires militaires américains.
Plainte et audit
En cause: la concession accordée depuis 1977 à une filiale du conglomérat hongkongais CK Hutchison pour exploiter les ports panaméens de Balboa et de Cristobal, aux deux entrées du canal, la voie d'eau elle-même restant administrée par l'Autorité du Canal de Panama.
Depuis les pressions de M. Trump, la société fait l'objet d'un audit des autorités panaméennes afin de vérifier si elle respecte ses engagements financiers. Et deux avocats panaméens ont déposé une plainte demandant l'annulation de la concession.
Pendant la visite de M. Rubio, le président panaméen a en outre annoncé que son pays ne renouvellerait pas le mémorandum d'accord sur la participation du pays au projet mondial chinois d'infrastructures dit des "Nouvelles routes de la soie".
Les gouvernements américain et panaméen prévoient de nouveaux pourparlers vendredi sur le canal, par lequel transite 5% du commerce mondial et dont les Etats-Unis et la Chine sont les principaux usagers.