Travail forcé des Ouïghours: Decathlon au cœur d'une polémique

11:048/02/2025, Saturday
Yeni Şafak
Le logo du détaillant français d'articles de sport Décathlon sur l'un de ses magasins à Montreuil, dans la banlieue est de Paris, le 13 janvier 2025.
Crédit Photo : Martin LELIEVRE / AFP
Le logo du détaillant français d'articles de sport Décathlon sur l'un de ses magasins à Montreuil, dans la banlieue est de Paris, le 13 janvier 2025.

Decathlon est accusé de travailler avec un sous-traitant chinois impliqué dans le travail forcé des Ouïghours. L'enseigne se défend et affirme respecter les droits humains.

Decathlon accusé de profiter du travail forcé des Ouïghours en Chine

L'enseigne de sport Decathlon se retrouve au cœur d'une vive controverse. Selon une enquête menée par le média Disclose et l'émission "Cash Investigation" de France 2, l'entreprise travaillerait avec un sous-traitant chinois impliqué dans le travail forcé des Ouïghours. L'enseigne dément ces accusations et assure que son approvisionnement en coton respecte des standards éthiques.


Une collaboration controversée avec Qingdao Jifa Group


D'après Disclose, Decathlon s'approvisionne en textiles auprès de "Qingdao Jifa Group", une entreprise qui, selon le média, s'appuie sur
"un réseau de travail forcé en Chine"
. L'enquête de "Cash Investigation" révèle également que du coton utilisé dans la production de certains articles Decathlon pourrait provenir du Xinjiang, région où les Ouïghours, majoritairement musulmans, sont la principale communauté ethnique. Ces révélations soulèvent de sérieuses interrogations sur l'origine des matières premières utilisées par la marque.

Decathlon se défend et assure respecter les droits humains


Face à ces accusations, Decathlon a publié un communiqué affirmant:
"Nous condamnons avec fermeté toute forme de travail forcé. Nous sommes engagés au quotidien pour garantir l'intégrité et le respect des droits fondamentaux au sein de nos activités et de notre chaîne de valeur."

L'entreprise assure que
"100 % du coton utilisé provient de sources engagées dans des pratiques plus responsables, garantissant l'absence de toute forme de travail forcé, incluant du coton biologique et recyclé".

Un contexte de répression au Xinjiang


Depuis plusieurs années, la région du Xinjiang est sous haute surveillance de l'État chinois, prétextant une lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. De nombreuses ONG et rapports occidentaux dénoncent une politique répressive visant la communauté ouïghoure, avec des témoignages de détention massive, de surveillance intrusive et de travail forcé. Bien que ces affirmations soient difficiles à vérifier de manière indépendante, elles suscitent une indignation croissante au niveau international.


L'impact sur Decathlon et les entreprises partenaires


L'affaire prend une ampleur internationale, notamment en raison des réglementations en vigueur aux États-Unis. Une loi adoptée en décembre 2021 interdit toute importation de produits provenant du Xinjiang à moins que les entreprises puissent prouver que leur production est exempte de travail forcé. Decathlon, qui commercialise notamment des produits sous licence NBA dans plus de 1.700 magasins à travers le monde, pourrait voir son image affectée par ces accusations.


Si les faits étaient confirmés, l'enseigne française se retrouverait dans une situation délicate face aux consommateurs et aux organisations de défense des droits humains, alors que la pression sur les multinationales s'intensifie pour garantir une chaîne d'approvisionnement éthique et responsable.


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