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ÉDITION:

Vietnam: ouverture d'un deuxième procès contre une femme d'affaires déjà condamnée à mort

11:4619/09/2024, jeudi
AFP
Le magnat vietnamien de l'immobilier Truong My Lan (C) regarde le tribunal à Ho Chi Minh ville le 19 septembre 2024.
Crédit Photo : STR / AFP
Le magnat vietnamien de l'immobilier Truong My Lan (C) regarde le tribunal à Ho Chi Minh ville le 19 septembre 2024.

Le deuxième procès d'une dirigeante d'un géant de l'immobilier, déjà condamnée à mort pour avoir orchestré le plus grand scandale financier qu'ait jamais connu le Vietnam, s'est ouvert jeudi à Ho Chi Minh-Ville dans le sud du pays.

Un convoi de vans de la police a conduit Truong My Lan, patronne du conglomérat Van Thinh Phat, et 33 autres prévenus dans le tribunal où ils devront répondre de blanchiment et d'autres crimes financiers. Plus d'une dizaine de victimes les attendaient.


Mme Truong est apparue, le visage à moitié dissimulé sous un masque chirurgical, entourée par deux policières, selon des images prises à l'intérieur de la salle d'audience.


Elle a été reconnue coupable en avril d'avoir détourné pendant une décennie près de 27 milliards de dollars (25 milliards d'euros) via un montage d'obligations transitant par la Saigon Commercial Bank (SCB), détenue à plus de 90 % par son groupe, avec la complicité de fonctionnaires chargés de superviser le secteur bancaire.

La dirigeante a fait appel de ce jugement, mais aucune date n'a encore été communiquée sur la suite de la procédure.


L'affaire, qui a choqué l'opinion publique au Vietnam, provoquant des rassemblements exceptionnellement tolérés par le pouvoir communiste, a révélé la porosité des milieux économiques et politiques, parfois liés par des pactes de corruption.

La dirigeante déchue de 67 ans doit désormais répondre d'accusations de blanchiment d'argent, de fraude, et de transfert illégal d'argent transfrontalier, au cours d'un procès qui doit durer un mois. Quelque 36 000 personnes ont été lésées dans cette nouvelle escroquerie présumée.


Des dizaines de victimes ont manifesté dans le centre de la capitale Hanoï cette semaine, demandant aux autorités de récupérer leur argent.


Campagne anticorruption


Hoang Ngoc Diep, 47 ans, a déclaré à l'AFP avoir perdu 1,7 milliard de dongs (62 000 euros) après avoir investi dans une émission obligataire de la SCB en 2022.

"Je suis tombée dans la dépression"
, a-t-elle expliqué, après avoir réalisé que son capital s'était évaporé.
"J'espère que le tribunal rendra une décision favorable pour que les victimes reçoivent leur argent durement gagné, et pour que leurs vies deviennent un peu moins difficiles"
, a-t-elle poursuivi.

Selon l'acte d'accusation cité par la presse vietnamienne, Truong My Lan et ses complices ont détourné environ 18 milliards de dollars en s'appropriant des actifs de la Saigon Commercial Bank (SCB) et en émettant des obligations entre début 2018 et octobre 2022.


Son chauffeur a transporté l'équivalent de plus de 4,4 milliards de dollars en espèces du siège de la SCB à Ho Chi Minh-Ville jusqu'à son domicile situé à proximité et au siège du conglomérat Van Thinh Phat, selon les médias. Mme Truong a transféré 1,5 milliard de dollars à l'étranger et reçu plus de 3 milliards de dollars en provenance de l'étranger entre octobre 2012 et octobre 2022, selon les mêmes sources. Aucun détail n'a été donné sur les pays impliqués dans ces échanges.

Les procès contre Truong My Lan s'inscrivent dans une vaste campagne anticorruption lancée ces dernières années par le pouvoir communiste, qui a pris dans ses filets des milliers de personnes, dont des anciennes stars du monde des affaires et des ministres.


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