Le deuxième procès d'une dirigeante d'un géant de l'immobilier, déjà condamnée à mort pour avoir orchestré le plus grand scandale financier qu'ait jamais connu le Vietnam, s'est ouvert jeudi à Ho Chi Minh-Ville dans le sud du pays.
Un convoi de vans de la police a conduit Truong My Lan, patronne du conglomérat Van Thinh Phat, et 33 autres prévenus dans le tribunal où ils devront répondre de blanchiment et d'autres crimes financiers. Plus d'une dizaine de victimes les attendaient.
Mme Truong est apparue, le visage à moitié dissimulé sous un masque chirurgical, entourée par deux policières, selon des images prises à l'intérieur de la salle d'audience.
La dirigeante a fait appel de ce jugement, mais aucune date n'a encore été communiquée sur la suite de la procédure.
La dirigeante déchue de 67 ans doit désormais répondre d'accusations de blanchiment d'argent, de fraude, et de transfert illégal d'argent transfrontalier, au cours d'un procès qui doit durer un mois. Quelque 36 000 personnes ont été lésées dans cette nouvelle escroquerie présumée.
Des dizaines de victimes ont manifesté dans le centre de la capitale Hanoï cette semaine, demandant aux autorités de récupérer leur argent.
Campagne anticorruption
Selon l'acte d'accusation cité par la presse vietnamienne, Truong My Lan et ses complices ont détourné environ 18 milliards de dollars en s'appropriant des actifs de la Saigon Commercial Bank (SCB) et en émettant des obligations entre début 2018 et octobre 2022.
Les procès contre Truong My Lan s'inscrivent dans une vaste campagne anticorruption lancée ces dernières années par le pouvoir communiste, qui a pris dans ses filets des milliers de personnes, dont des anciennes stars du monde des affaires et des ministres.