
La Chine a rapatrié 920 de ses ressortissants soupçonnés d’être impliqués dans des centres de cyberfraude installés en Birmanie, a annoncé mercredi le ministère chinois de la Sécurité publique.
Ces suspects, arrêtés depuis le 24 mars lors de plusieurs opérations menées par les autorités birmanes, ont été remis à un poste-frontière reliant l'est de la Birmanie à la province chinoise du Yunnan, précise Pékin. Des ordinateurs, téléphones portables et cartes bancaires ont également été saisis lors de ces interventions.
Des centres d’arnaque florissants dans les zones de conflit
Depuis le coup d'État militaire de 2021 en Birmanie, une guerre civile a favorisé la prolifération de centres de fraude en ligne, notamment dans les régions frontalières faiblement contrôlées. Ces centres sont souvent dirigés par des réseaux criminels transnationaux et génèrent des profits colossaux grâce à des escroqueries sentimentales, des fraudes commerciales ou des manipulations via crypto-monnaies intraçables.
Pékin veut protéger ses ressortissants
Pékin a intensifié ces derniers mois sa campagne diplomatique de rapatriement, à la suite de cas médiatisés de citoyens chinois exploités dans ces centres. Beaucoup ont témoigné avoir été forcés à travailler sous la menace ou dans des conditions proches de l’esclavage.
Vers un démantèlement total ?
Le ministère chinois de la Sécurité publique affirme vouloir poursuivre sa lutte contre les réseaux de cybercriminalité, avec la collaboration active des autorités birmanes. La Chine reste l’un des rares pays à entretenir des relations étroites avec la junte militaire au pouvoir en Birmanie, ce qui facilite sa coopération sur le terrain.
Cette opération de grande envergure vise à restaurer la confiance du public dans la sécurité numérique, à la fois en Chine et à l'international.