
Lors d’une réunion informelle sur la question chypriote à Genève, les dirigeants ont convenu de plusieurs mesures de coopération, notamment l’ouverture de nouveaux points de passage, des opérations de déminage et la production d’énergie solaire dans la zone tampon de l’ONU sur l’île, a annoncé la Türkiye mardi.
En l’absence de consensus pour une résolution définitive de la question chypriote, les discussions ont porté sur des domaines susceptibles de bénéficier aux deux communautés, a précisé le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Oncu Keceli.
Il a ajouté que les responsables des deux États insulaires avaient également trouvé un terrain d’entente sur des questions environnementales et climatiques, la restauration des cimetières et la formation d’un comité technique sur les initiatives pour la jeunesse.
Soulignant que cette rencontre représente une étape significative dans l’amélioration des relations de bon voisinage entre les deux États, Keceli a précisé qu’une autre réunion informelle du même type est prévue pour juillet.
Il a précisé que la réunion s’était déroulée dans une atmosphère constructive et qu’elle visait à ouvrir un nouveau chapitre de coopération sur l’île. Tatar a également confirmé qu’une autre réunion dans le même format est prévue pour fin juillet, avec l’accord d’ouvrir quatre nouveaux points de passage. Il a ajouté que Guterres nommerait un représentant spécial pour faciliter les discussions et les préparatifs pour la prochaine réunion.
La réunion de Genève a réuni des représentants de la RTCN, de l’administration chypriote grecque et des trois puissances garantissant la sécurité de l’île – la Türkiye, la Grèce et le Royaume-Uni. Parmi les participants figuraient le président de la RTCN Ersin Tatar, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, le dirigeant chypriote grec Nikos Christodoulides, le ministre grec des Affaires étrangères Giorgos Gerapetritis et le ministre d’État britannique pour l’Europe, l’Amérique du Nord et les territoires d’outre-mer Stephen Doughty, ainsi que leurs délégations respectives.
Le conflit chypriote dure depuis des décennies, l’île étant divisée depuis 1974 suite à un coup d’État soutenu par la Grèce et à l’intervention militaire turque qui a suivi. Cela a conduit à la création de la République turque de Chypre du Nord en 1983.
Un processus de paix intermittent a eu lieu ces dernières années, notamment une tentative infructueuse en 2017 à Crans-Montana, en Suisse, sous l’égide des pays garants.
L’administration chypriote grecque a rejoint l’Union européenne en 2004, année où les Chypriotes grecs ont rejeté un plan de l’ONU pour résoudre le conflit lors d’un référendum.
Dans la tentative la plus récente de briser l’impasse, une réunion de trois jours a eu lieu à Genève en 2021, mais Guterres a conclu qu’il n’y avait toujours pas suffisamment de terrain d’entente pour reprendre les négociations formelles.