
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (OHCHR) a fait part mercredi de sa vive préoccupation concernant la possible expulsion des États-Unis de Mahmoud Khalil, ancien étudiant à l’université Columbia et militant palestinien.
L’organisation onusienne met en garde contre la tendance à utiliser des actes de protestation pacifiques comme justification pour des expulsions, ce qui irait à l’encontre des obligations internationales des États-Unis en matière de droits humains.
Cette réaction intervient après qu’un juge américain de l’immigration a statué vendredi que Mahmoud Khalil pouvait être expulsé. Son avocat a annoncé faire appel de cette décision.
Sans commenter directement le jugement, l’ONU a rappelé que les États-Unis, signataires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), sont tenus de garantir la liberté d’expression, le droit de manifester et la protection contre les expulsions arbitraires, aussi bien pour les citoyens que pour les non-citoyens résidant légalement dans le pays.
Le porte-parole a conclu que l’ONU continuerait de suivre de près le dossier, tant que les procédures judiciaires restent en cours.
Appels des experts de l’ONU à sa libération
En mars, un groupe d’experts indépendants de l’ONU avait déjà exigé la libération immédiate de Mahmoud Khalil, mettant en garde contre toute expulsion fondée sur ses opinions politiques , ce qui constituerait, selon eux, une violation des standards internationaux.
Ils ont dénoncé une “dangereuse escalade” de la répression de l’activisme étudiant pro-palestinien et de la censure des voix critiques.
Titulaire d’une carte verte, Mahmoud Khalil a été arrêté le 8 mars par les services de l’immigration (ICE) après la révocation de son visa étudiant et de son statut de résident permanent, ordonnée par le sénateur Marco Rubio. L’administration Trump l’accuse d’avoir mené des activités en lien avec le Hamas, désigné comme organisation terroriste par les États-Unis, bien qu’aucune preuve n’ait été rendue publique.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a signé plusieurs décrets facilitant l’expulsion d’étrangers jugés hostiles aux intérêts américains. Plusieurs mesures ont aussi été prises dans le cadre de la lutte contre l’antisémitisme, conduisant à l’expulsion d’étudiants étrangers ayant participé à des mobilisations pro-palestiniennes sur les campus.