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France 24 "déplore" la suspension de la diffusion de ses programmes au Burkina Faso

La direction de France 24 a réagi, lundi dans un communiqué, à la suspension de la diffusion de ses programmes au Burkina Faso, indiquant qu’elle "déplore cette décision et conteste les accusations sans fondement qui mettent en cause le professionnalisme de la chaîne".

12:04 - 28/03/2023 mardi
MAJ: 12:14 - 28/03/2023 mardi
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Crédit Photo: KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Crédit Photo: KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Plus tôt dans la journée, le gouvernement burkinabè a annoncé avoir décidé de suspendre la diffusion des programmes de la chaîne de télévision française France 24, pour avoir interviewé, il y a deux semaines, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Une annonce faite par le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso, Jean Emmanuel Ouédraogo.


Concernant les faits reprochés par le gouvernement burkinabè à France 24, en l’occurrence la diffusion d'une interview du Chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la chaîne affirme que
"jamais
[elle]
ne lui a donné la parole directement, prenant soin de relater ses propos sous la forme d'une chronique permettant la distanciation et la contextualisation nécessaires"
. Et de noter que
"cette chronique permettait pour la première fois de confirmer que l'otage français Olivier Dubois, libéré depuis, était retenu par AQMI".

France 24 dénonce en outre le fait que
"la décision de suspendre la chaîne intervient sans préavis et sans que n'aient été mises en œuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de France 24 établie par le Conseil Supérieur de la Communication du Burkina Faso"
, rappelant qu’
"en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait déjà suspendu la radio RFI dans les mêmes conditions exorbitantes du droit commun, s'exonérant de tout respect des procédures".

Publication Twitter de la chaine TV France 24.

Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, a estimé ce matin qu’en ouvrant ses antennes au premier responsable d’Aqmi,
"France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire, elle offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso".

L’annonce de la suspension de la diffusion des programmes de la chaîne française au Burkina Faso a suscité des réactions sur les réseaux sociaux dans le pays, la majorité des internautes saluant cette décision.


Depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou n’ont cessé de se dégrader.


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