Guinée: l'Etat promet d'indemniser les victimes du massacre du 28 septembre 2009

17:3527/03/2025, jeudi
AFP
Le Président de la Transition en Guinée, Mamadi Doumbouya, reçoit en visite officielle le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, à Conakry, en Guinée, le 24 mais 2025.
Crédit Photo : X / @presi_doumbouya
Le Président de la Transition en Guinée, Mamadi Doumbouya, reçoit en visite officielle le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, à Conakry, en Guinée, le 24 mais 2025.

La junte au pouvoir en Guinée a annoncé qu'elle allait indemniser les victimes d'un massacre qui avait fait au moins 156 morts et des centaines de blessés dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009.

Dans une série de décrets lus à la télévision nationale mercredi soir, le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, a annoncé la
"prise en charge des frais d'indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009".

Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU. Au moins 109 femmes avaient été violées.

Les exactions, dont les chiffres réels sont probablement plus élevés, ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés, durant ce qui est considéré comme l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire contemporaine de la Guinée.


En août, huit personnes, dont l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara (2008-2010), ont été condamnées à des peines allant jusqu'à la perpétuité pour leur responsabilité dans ce massacre.

Les annonces de la junte viennent appliquer les réparations ordonnées par le juge pour les victimes, allant de 200 millions de francs guinéens (plus de 20.000 euros) à 1,5 milliard de francs guinéens (plus de 160.000 euros), selon les cas.


La junte arrivée au pouvoir par un putsch en 2021 avait permis la tenue de ce procès très attendu par les victimes.


"Dans un souci de justice sociale, de réconciliation et de réparation des préjudices, tant moraux que physiques, l'intégralité des frais d'indemnisation des victimes du procès relatif aux massacres du 28 septembre 2009 sera couverte par le budget national de développement"
, indique un des décrets.

"C'est un soulagement"
, a réagi mercredi Asmaou Diallo, présidente de l'Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA).
"Je suis sûre qu'aujourd'hui les victimes vont mieux respirer parce que ça a été une longue attente pour nous",
a-t-elle poursuivi.

"Je ne crois à rien tant que ce sont des décrets qu'on nous livre"
, a dit à l'AFP mercredi un des survivants sous couvert d'anonymat.

Ces annonces interviennent dans un contexte de sévère restriction des libertés.


De nombreux opposants à la junte ont disparu ou sont inquiétés par la justice, des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays.


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