
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné jeudi la France pour manquements graves dans le traitement judiciaire de trois affaires de viols sur mineures, considérant que les victimes avaient été soumises à des pratiques discriminatoires et à une justice défaillante.
Dans un autre, les magistrats ont été accusés d'avoir accordé plus de poids aux déclarations de l'agresseur présumé qu'à celles de la plaignante. La consommation d'alcool, pourtant reconnue par les deux parties, n'a pas été considérée comme un facteur de vulnérabilité.
La France pourrait être de nouveau confrontée à d'autres condamnations similaires : huit plaintes similaires sont actuellement en cours d'examen devant la CEDH.
Ce jugement historique intervient dans un climat où la défiance envers la justice pénale en matière de violences sexuelles reste forte. Le taux de classement sans suite atteint 94 % pour les affaires de viols en France, selon l'Institut des politiques publiques, un chiffre en hausse. Et dans 80 % des cas, les victimes ne portent même pas plainte.