Les ouvrages politiques de droite et de l’extrême droite de Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers ou Jordan Bardella figurent parmi les meilleures ventes du moment en France, selon les estimations de la plateforme des statistiques de l'édition, Edistat, consultées par France Inter, lundi 29 décembre.
Selon les données d’Edistat communiquées par les maisons d’édition en date du 21 décembre, Populicide de Philippe de Villiers aurait été vendu a plus de 161 504 exemplaires le Journal d’un prisonnier de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, condamné le 25 septembre à cinq ans de prison avec mandat de dépôt, ainsi qu’à 100 000 euros d’amende, après avoir été reconnu coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire des financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007, approche les 142 764 ventes.
Plusieurs facteurs contribuent à ce succès commercial : la publication du récit de détention d’un ancien chef de l’État, événement inédit sous la Ve République, ou encore l’exposition médiatique de Jordan Bardella, régulièrement évoqué dans la perspective de la prochaine présidentielle. La sortie simultanée de ces titres chez Fayard, maison contrôlée par Vincent Bolloré, favorise également leur visibilité dans les espaces de vente et les médias du groupe.
Droitisation de l’opinion française
Pour autant, les spécialistes interrogés appellent à la prudence dans l’interprétation. Ils soulignent qu’un nombre élevé d’exemplaires vendus ne se traduit pas automatiquement par une dynamique électorale et que le lectorat de ce type d’ouvrages reste limité à l’échelle d’un corps électoral national.
Cette présence en tête des ventes permet toutefois à leurs auteurs de maintenir une forte visibilité dans l’espace public, à moins d’un an du prochain scrutin présidentiel.
Ces statistiques interviennent dans un climat de droitisation de l’opinion française.
Selon le baromètre politique Elabe pour Les Echos, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, arrive en tête du palmarès de décembre des personnalités politiques les plus appréciées des Français, suivi de près par la cheffe de file des parlementaires du parti d'extrême droite Marine Le Pen, tandis que sa nièce Marion Maréchal occupe la quatrième place. Tous trois confirment ainsi l’ancrage durable de l’extrême droite dans l’opinion, avec des niveaux d’image positive supérieurs à de nombreuses figures institutionnelles.
