L'Espagne rejette la suggestion d'Israël d'accueillir les Gazaouis déplacés de leur terre

11:137/02/2025, Cuma
AA
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.
Crédit Photo : THOMAS COEX / AFP
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.

L'Espagne a rejeté, jeudi, la suggestion du ministre israélien de la Défense selon laquelle les pays opposés aux opérations israéliennes à Gaza, comme l'Espagne, devraient accueillir les déplacés de la bande de Gaza.

"Tout d'abord, personne ne devrait débattre de l'endroit où les Palestiniens de Gaza devraient aller, car ce débat est clos"
, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision RNE. Et de déclarer:

La terre des Palestiniens de Gaza est la bande de Gaza. Gaza doit faire partie du futur État palestinien, comme le reconnaissent l'Espagne et la majorité des nations de la planète.

Peu après que le président américain Donald Trump a annoncé son projet de
"prendre le contrôle"
de Gaza, de déplacer toute sa population et d'en faire la "Riviera du Moyen-Orient", le gouvernement israélien a commencé à préparer un plan visant à permettre le
"départ volontaire"
des habitants de l'enclave palestinienne.

Interrogé sur les pays qui accueilleraient les Palestiniens, le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a suggéré, jeudi, trois pays européens qui ont récemment reconnu l'existence d'un État palestinien.

"Des pays comme l'Espagne, l'Irlande, la Norvège et d'autres, qui ont lancé des accusations et des allégations contre Israël en raison de ses opérations à Gaza, sont légalement tenus de permettre à tout habitant de Gaza d'entrer sur leur territoire",
a-t-il déclaré, selon la télévision israélienne Channel 12.

"Leur hypocrisie éclatera au grand jour s'ils refusent de le faire",
a ajouté Katz.

Réagissant aux propos du ministre israélien, M. Albares a affirmé:


L'Espagne prend ses décisions de manière souveraine et indépendante. Aucune tierce partie ne doit nous dire ce que nous devons faire.

Le ministre a expliqué que l'Espagne est clairement
"solidaire de Gaza"
et qu'elle a accueilli des Palestiniens, notamment des enfants, des personnes malades ou des réfugiés.
Toutefois, il a ajouté que cela ne changeait rien au fait que
"les Gazaouis sont chez eux à Gaza".

"Ce que nous faisons, c'est fournir notre aide humanitaire autant que possible pour assister la population, après que plus de 45 000 innocents ont été victimes de bombardements indiscriminés"
, a déclaré Albares, faisant référence au nombre de victimes de la guerre de 15 mois menée par Israël contre la bande de Gaza.

Il a souligné que la reconstruction de Gaza devait être la
"première étape"
pour permettre à l'État de Palestine, comprenant Gaza et la Cisjordanie occupée, de
"se remettre sur pied".

Le chef de la diplomatie espagnole a également condamné les violences des colons en Palestine occupée, les qualifiant de
"totalement inacceptables".

Albares a par ailleurs précisé qu'il était en contact avec d'autres États européens et arabes partageant la position de l'Espagne concernant l'avenir de la Palestine.


"L'UE a clairement indiqué qu'elle était en faveur d'une solution à deux États"
, a-t-il ajouté.

À lire également:





#Espagne
#José Manuel Albares
#Palestine
#Gaza
#Israël