
Le site d’investigation Mediapart a publié une enquête détaillant que la chaîne d’information BFMTV, l’une des principales chaînes d’information en continu en France, aurait entretenu des échanges étroits avec l’entourage de l’ancien président français Nicolas Sarkozy lors de sa mise en examen dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007.
Selon Mediapart, des SMS saisis par la justice et versés au dossier d’instruction montrent des contacts réguliers, en octobre et novembre 2020, entre plusieurs responsables de BFMTV et Véronique Ouachet, conseillère en communication de Nicolas Sarkozy.
Interview "manipulée" de Takieddine
L’enquête revient aussi sur la diffusion, le 11 novembre 2020, d’une interview de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, qui revenait sur ses accusations contre l’ancien président. Mediapart indique que ce témoignage, présenté comme un scoop à l’époque, faisait partie d’une opération de communication, Takieddine ayant reconnu plus tard avoir été manipulé et rémunéré en échange de ses déclarations.
Feuilletons judiciaires de Sarkozy
En mars 2018, Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue, puis mis en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, avant que certaines qualifications ne soient réévaluées au fil de l’instruction.
Le 16 octobre 2020, il a été à nouveau mis en examen pour association de malfaiteurs dans ce dossier, tandis que plusieurs de ses proches sont également mis en cause.
Le 21 octobre 2025, Nicolas Sarkozy a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris après sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le cadre de cette affaire. Il est devenu le premier ancien président français de la Vᵉ République à être incarcéré.
Selon les autorités pénitentiaires, il a été placé à l’isolement pour garantir sa sécurité. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel, procédure non suspensive en raison de l’exécution provisoire de la peine.
L’enquête judiciaire s’appuie sur des témoignages d’anciens dignitaires libyens, des notes de services de renseignement et des flux financiers suspects, ainsi que sur les déclarations de Ziad Takieddine, qui s’est rétracté avant de reconnaître avoir menti.
La procédure judiciaire est toujours en cours et Nicolas Sarkozy, ainsi que les personnes mises en cause, bénéficient de la présomption d’innocence.











