Condamné à mort en Indonésie, Serge Atlaoui doit décoller mardi vers la France

09:474/02/2025, mardi
AFP
Serge Atlaoui (G), condamné à mort pour trafic de drogue, est escorté par la police à son arrivée au tribunal de Tangerang, à l'extérieur de Jakarta, le 1er avril 2015.
Crédit Photo : Romeo GACAD / AFP (Archive)
Serge Atlaoui (G), condamné à mort pour trafic de drogue, est escorté par la police à son arrivée au tribunal de Tangerang, à l'extérieur de Jakarta, le 1er avril 2015.

Le Français Serge Atlaoui, 61 ans, condamné à la peine de mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue, quittera Jakarta ce mardi soir pour être rapatrié en France.

Cette libération intervient après un accord conclu le 24 janvier entre Paris et Jakarta, invoquant des raisons humanitaires.


Depuis son arrestation le 11 novembre 2005, ce père de quatre enfants, originaire de Metz, n’a jamais cessé de clamer son innocence.

Un retour sous haute surveillance


Mardi à la mi-journée, Serge Atlaoui sera extrait de sa cellule de la prison de Salemba, à Jakarta. Il sera escorté par un convoi jusqu’à l’aéroport Soekarno-Hatta, où il embarquera à bord d’un vol commercial vers Paris sous la supervision de trois policiers français.

Une conférence de presse est prévue avant son départ.


À son arrivée mercredi matin, il sera présenté au parquet de Bobigny avant une probable détention provisoire en attendant une décision sur l’adaptation de sa peine.


Un accord entre Paris et Jakarta pour raisons humanitaires


Son rapatriement a été demandé officiellement le 4 novembre par la France et validé le 24 janvier par un accord entre Gérald Darmanin, ministre français de la Justice, et Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien des Affaires juridiques et des droits humains.

L’Indonésie a renoncé à l’exécuter, le justifiant par des raisons de santé. Il bénéficiait d’un traitement médical hebdomadaire.


La France pourra décider d’une réduction de peine, d’une amnistie ou d’une clémence, selon les termes de l’accord.


Un procès controversé et une mobilisation internationale


Serge Atlaoui a été arrêté en 2005 dans une usine où plusieurs dizaines de kilos de drogue ont été saisis. Les autorités l’ont accusé d’être chimiste dans un réseau de production de drogue, accusation qu’il a toujours niée.


Initialement condamné à perpétuité, sa peine a été aggravée en appel par la Cour suprême indonésienne, qui l’a condamné à mort. Il a échappé de justesse à une exécution en 2015, reportée grâce à la pression diplomatique française.

Son cas a mobilisé de nombreuses personnalités, dont la chanteuse Anggun, ainsi que des ONG comme Ensemble contre la peine de mort (ECPM).


La peine de mort en Indonésie et ailleurs


L’Indonésie applique l’une des législations antidrogue les plus strictes au monde.


  • 530 détenus sont actuellement dans le couloir de la mort, dont plus de 90 étrangers.
  • En décembre 2023, Mary Jane Veloso, Philippine condamnée à mort pour trafic de drogue, a été transférée aux Philippines après un accord similaire.
  • Outre Serge Atlaoui, quatre Français sont actuellement condamnés à mort : deux au Maroc, un en Chine et une femme en Algérie.

À lire également:





#Indonésie
#France
#diplomatie
#justice
#prisonniers
#Serge Atlaoui
#Gérald Darmanin
#Anggun
#peine de mort Indonésie
#trafic de drogue Indonésie
#rapatriement prisonnier français
#Indonésie justice
#condamnation française
#accord France Indonésie