Forcés de fuir Santorin secouée par des séismes, les habitants espèrent rentrer

La rédaction avec
13:4119/02/2025, الأربعاء
AFP
Des habitants de Santorin, contraints de quitter l'île après une série de séismes, trouvent refuge dans un camp d'accueil près d'Athènes en Grèce, le 19 février 2025.
Crédit Photo : Angelos TZORTZINIS / AFP / Archive
Des habitants de Santorin, contraints de quitter l'île après une série de séismes, trouvent refuge dans un camp d'accueil près d'Athènes en Grèce, le 19 février 2025.

Ilias Roussos se souviendra toujours du jour où il a dû quitter Santorin, son île natale, comme des milliers d'autres habitants, apeurés par une série inhabituelle de séismes qui perdure depuis près d'un mois.

"Trois de mes enfants pleuraient, ma femme était sur les nerfs"
, confie à l'AFP ce père de quatre enfants, âgé de 54 ans.

Depuis plus de deux semaines, il vit dans un campement de vacances situé en banlieue balnéaire d'Athènes, aux côtés de dizaines d'autres personnes ayant fui Santorin.


Une activité sismique intense


Santorin, haut lieu du tourisme en Grèce, a été frappée par des milliers de secousses depuis janvier, dont certaines d'une magnitude comprise entre 5 et 5,3. Ces tremblements de terre, dont l'épicentre se situe au large de Santorin et des îles voisines comme Amorgos, Anafi et Ios, perturbent le quotidien des habitants.


Mardi, un séisme de magnitude 5 a à nouveau secoué la région. Aucun dégât ni victime n'a été signalé, mais les répliques incessantes ont poussé de nombreuses familles à partir.


Un exode forcé


Le premier week-end de février, l'intensification de l'activité sismique a rendu le sommeil difficile. Après deux nuits passées dans sa voiture, Ilias Roussos a pris la décision de rejoindre Athènes le 1er février. Il résume:


Nous sommes partis, que pouvais-je faire d'autre ?

En quelques jours, la majorité des quelque 16 000 habitants de Santorin, dont de nombreux travailleurs saisonniers, ont quitté l'île. Certains ont trouvé refuge chez des proches en Grèce continentale, tandis que d'autres, notamment des travailleurs originaires d'Albanie, sont retournés dans leur pays.


Face à cette crise, la région a été placée en état d'urgence et les écoles restent fermées depuis plus de deux semaines.


Accueil des réfugiés à Athènes


La mairie d'Athènes a organisé l'accueil des déplacés dans une colonie de vacances à Agios Andreas, à 30 km de la capitale. Près de 130 personnes, dont de nombreux enfants, y sont hébergées.


"Ils sont tous plutôt de bonne humeur
(...)
ils se sentent en sécurité ici"
, explique Christina Vasiliou, responsable du camp.

Chaque logement, conçu pour quatre personnes, est équipé d'un chauffage. Les résidents bénéficient de trois repas par jour et d'un service de blanchisserie. Des activités sportives et scolaires à distance sont également organisées.


Si certains jeunes comme Edri, 15 ans, se réjouissent de rester à Athènes, les adultes s'inquiètent pour leur avenir.
"C'est un peu difficile avec quatre enfants ici"
, confie Ilias Roussos, qui envisage de partir en Géorgie, pays d'origine de son épouse.

Ilir Cingerrima, 39 ans, peintre en bâtiment originaire d'Albanie, regrette d'avoir déjà perdu plusieurs contrats à Santorin
. "Si les écoles rouvrent, nous rentrerons immédiatement"
, assure-t-il.

Un phénomène sismique inédit


D'après l'université d'Athènes, environ 20 000 secousses ont été enregistrées depuis le 26 janvier autour de Santorin, une île marquée par une activité sismique et volcanique historique.


Cette intensité n'avait pas été observée depuis le début des relevés en 1964, selon les experts. Santorin appartient à une vaste caldeira volcanique et compte deux volcans sous-marins actifs, Nea Kameni et Kolumbo, dont les dernières éruptions remontent à 1950 et 1650.

Si certains scientifiques redoutent une accumulation de magma, le comité national d'experts chargé de la surveillance volcanique assure qu'il n'y a pas de risque imminent d'éruption.


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