Allemagne: début du procès d'un infirmier accusé de neuf meurtres à l'hôpital

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Les victimes étaient des patients en phase terminale et majoritairement très âgés. Le prévenu s'est érigé en "maître de la vie et de la mort", avance le parquet dans son acte d'accusation.

Le procès d'un infirmier suspecté d'avoir administré des surdoses de sédatifs ou d'analgésiques à 26 patients d'une unité de soins palliatifs, tuant neuf d'entre eux, s'est ouvert lundi en Allemagne.

Le parquet d'Aix-la-Chapelle (ouest) reproche à l'accusé de 44 ans d'avoir utilisé des doses élevées de médicaments pour calmer les malades, à plusieurs reprises pour certains d'entre eux, dans le but de réduire sa charge de travail pendant son service de nuit.

Les faits reprochés ont été commis entre décembre 2023 et mai 2024, à l'hôpital de Würselen, près d'Aix-la-Chapelle.

L'accusé n'a pas souhaité s'exprimer durant la première matinée d'audience devant ce tribunal de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Les victimes étaient des patients en phase terminale et majoritairement très âgés. Le prévenu s'est érigé en

"maître de la vie et de la mort"

, avance le parquet dans son acte d'accusation.

Selon l'accusation, l'infirmier menait son service dans l'unité de soins palliatifs

"sans enthousiasme"

"sans motivation"

. Face aux besoins des patients nécessitant beaucoup de soins, il se serait montré

"irrité"

et sans empathie.

Le tribunal prévoit à ce stade 13 audiences et un verdict début juin.

Par ailleurs, des investigations sont toujours en cours sur d'autres cas suspects qui pourraient être imputés à l'accusé, selon le tribunal.

L'affaire fait écho à l'enquête ouverte l'an dernier à Berlin concernant un médecin âgé de 40 ans chargé de soins palliatifs à domicile, suspecté d'avoir tué huit de ses patients, incendiant les appartements de quatre d'entre eux pour faire disparaître les preuves.

L'Allemagne reste marquée par le cas d'un soignant tueur en série qui avait sévi au début des années 2000 : Niels Högel, un ex-infirmier souffrant

"d'un trouble narcissique sévère"

, selon les psychiatres, qui avait été condamné en juin 2019 à la perpétuité pour le meurtre d'au moins 85 patients dans deux hôpitaux en Basse-Saxe (nord).