La polémique éclate, et l'imam se défend. Celui-ci donnait un prêche sur l'eschatologie musulmane, une discipline qui explique la vision musulmane sur la fin des temps, durant laquelle l'humanité sera unifiée sous un seul drapeau.
L'imam précise qu'à aucun moment il n'a cité le drapeau français, s'excuse si ses propos ont été mal interprétés, justifie qu'il a toujours appelé à respecter les lois de la République. Rien n'y fait. Dans un pays où l'extrême droite est la seconde force politique et où les ministres de l'Intérieur qui se succèdent œuvrent tous à appliquer son programme, les explications ne convainquent pas. Surtout en période électorale.
Selon les dernières informations, Mahjoub Mahjoubi a été appréhendé à son domicile de Bagnols-sur-Cèze, dans le département du Gard. Il a ensuite été transféré vers un centre de rétention administrative en région parisienne en vue d'une possible expulsion. Cette démarche a été confirmée par son avocat, Samir Hamroun, qui, tout comme son client, a exprimé son choc face à cette situation.
Procédure hasardeuse
Double standard
Cette situation soulève donc des débats quant à la proportionnalité de la décision d'expulsion envisagée. Elle met en lumière également le double-standard dans la France de Charlie et de la prétendue liberté d'expression. Une France où l'insulte au sacré est érigée en valeur nationale, mais où un imam est menacé d'expulsion par les plus hautes autorités de l'Etat quand il s'exprime sur un drapeau.
Il ne s'appelle pas Mahjoubi, et il n'est pas imam.