
La Cour suprême israélienne a rejeté, ce jeudi, une demande du gouvernement visant à annuler l’injonction temporaire qui empêche la révocation de Ronen Bar, chef du service de sécurité intérieure, le Shin Bet.
D’après la chaîne publique KAN, l’exécutif avait saisi la Cour pour qu’elle lève cette mesure, arguant qu’elle portait atteinte au principe de séparation des pouvoirs.
Le 20 mars, le gouvernement israélien avait approuvé à l’unanimité la proposition du Premier ministre Benjamin Netanyahu de limoger Ronen Bar, une décision sans précédent dans l’histoire du pays, qui avait provoqué une vague de protestation massive.
Suite à cela, la Cour suprême avait émis une injonction provisoire, maintenant Bar en poste dans l’attente d’un accord entre le gouvernement et le bureau du procureur général sur les modalités juridiques de son éventuelle révocation. Elle avait également fixé au 20 avril la date butoir pour parvenir à un compromis.
Le 1er avril, Netanyahu avait annoncé la nomination d’Eli Sharvit, ancien commandant de la marine, à la tête du Shin Bet. Mais face aux critiques, notamment après la révélation de la participation de Sharvit à des manifestations anti-gouvernementales en 2023, le Premier ministre avait fait marche arrière.
Cette tentative de remplacement intervient alors qu’Israël poursuit son offensive sanglante dans la bande de Gaza, où plus de 51 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, majoritairement des femmes et des enfants.
Par ailleurs, la Cour pénale internationale a délivré, en novembre dernier, des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Simultanément, Israël est visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice, en lien avec sa campagne militaire dévastatrice dans l’enclave palestinienne.