La Cedeao menace la Guinée-Bissau de "sanctions ciblées" après le coup d'Etat

La rédaction avec
10:2815/12/2025, Pazartesi
AFP
Le président de la Gambie, Adama Barrow, la ministre des Affaires étrangères du Libéria, Sara Beysolow Nyanti, le vice-président du Nigeria, Kashim Shettima, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Olushegun Adjadi Bakari, le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, le président du Ghana, John Dramani Mahama, le président de la République togolaise Faure Gnassingbé, le vice-président de la Côte d'Ivoire Tiemoko Meyliet Kone et le président du Cap-Vert José Maria Neves posent pour une photo de groupe lors de la 68e session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à la villa présidentielle d'Abuja, le 14 décembre 2025.
Crédit Photo : LIGHT ORIYE TAMUNOTONYE / AFP
Le président de la Gambie, Adama Barrow, la ministre des Affaires étrangères du Libéria, Sara Beysolow Nyanti, le vice-président du Nigeria, Kashim Shettima, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Olushegun Adjadi Bakari, le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, le président du Ghana, John Dramani Mahama, le président de la République togolaise Faure Gnassingbé, le vice-président de la Côte d'Ivoire Tiemoko Meyliet Kone et le président du Cap-Vert José Maria Neves posent pour une photo de groupe lors de la 68e session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à la villa présidentielle d'Abuja, le 14 décembre 2025.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a menacé dimanche d'imposer "des sanctions ciblées" à toute personne qui tenterait d'entraver le retour à un régime civil en Guinée-Bissau à la suite du coup d'Etat du mois dernier.

Cette décision intervient après un sommet ordinaire des chefs d'Etat du bloc régional à Abuja, au Nigeria, dont l'ordre du jour a été dominé par le putsch en Guinée-Bissau et un autre avorté au Bénin il y a une semaine.


"Les autorités imposeront des sanctions ciblées aux individus ou groupes de personnes qui entravent le processus de transition",
a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, aux journalistes à l'issue de cette réunion.

Le coup d'Etat en Guinée-Bissau a eu lieu fin novembre, la veille de l'annonce prévue des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives tenues le 23 novembre.

Le camp du président sortant Umaro Sissoco Embalo et celui du candidat de l'opposition Fernando Dias de Costa revendiquaient tous deux la victoire mais les premières tendances étaient en faveur de l'opposant selon certains médias.


Des militaires avaient annoncé avoir pris le
"contrôle total du pays"
, arrêté le président sortant Umaro Sissoco Embalo et suspendu le processus électoral.

Située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry) la Guinée-Bissau avait déjà connu quatre coups d'Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance en 1974.

M. Touray a également précisé que la force de maintien de la paix de la Cedeao déployée depuis 2022 dans ce petit pays ouest-africain, était
"autorisée à assurer la protection de tous les dirigeants politiques et des institutions nationales".

"Solidarité régionale"


La Cedeao a de nouveau condamné dimanche le coup d'Etat en Guinée-Bissau et celui avorté au Bénin qui a conduit le Nigeria à déployer des avions de chasse et des troupes, aux côtés de soldats de Côte d'Ivoire, pour soutenir le gouvernement civil.


L'organisation régionale a indiqué que d'autres soldats arriveraient prochainement depuis le Ghana et la Sierra Leone.


Le bloc régional avait déjà été secoué par une série de coups d'Etat entre 2020 et 2023 au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger, pays toujours dirigés par des juntes militaires.

"Les événements de ces dernières semaines ont montré concrètement ce que signifie la solidarité régionale",
avait déclaré M. Touray lors de la cérémonie d'ouverture du sommet à Abuja.

La rencontre régionale a été planifiée avant le coup d'Etat en Guinée-Bissau et la tentative de prise de pouvoir militaire déjouée au Bénin.


Mais ceux-ci se sont imposés comme des sujets majeurs à l'ordre du jour, tout comme l'élection présidentielle du 28 décembre en Guinée, que M. Touray a qualifiée de
"progrès significatif"
dans le
"processus de transition".

Ces déclarations interviennent alors que le chef de la junte en Guinée Mamady Doumbouya brigue la présidence malgré une promesse antérieure de ne pas se présenter, et que l'opposant exilé et ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a été exclu du scrutin.

Interrogé sur la crédibilité du vote en Guinée, M. Touray a déclaré aux journalistes :


Nous espérons que les élections seront crédibles, transparentes et équitables.

Questions sécuritaires communes


La sécurité dans la région du Sahel où des groupes terroristes mènent des insurrections dans plusieurs pays d'Afrique de l'ouest, a également été abordée.


Dirigés par des militaires, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté la Cedeao et formé leur propre organisation, l'Alliance des Etats du Sahel (AES).

La semaine dernière, M. Touray a appelé à des négociations avec l'AES sur les questions sécuritaires communes, alors que le conflit continue de s'étendre vers le sud.


"Aucune frontière ne peut nous protéger de la violence"
, a déclaré dimanche le président sierra-léonais Julius Maada Bio, qui assure la présidence tournante de la Cedeao.

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