
En dépit d’un budget adopté pour 2026, l’État français prévoit de contracter un emprunt record de 310 milliards d’euros sur les marchés financiers l’an prochain, a annoncé mardi l’Agence France Trésor (AFT), chargée de la gestion de la dette de l'État.
Cette prévision se fait dans un climat de haute sensibilité économique marquant la France, dépourvue de budget pour l’exercice 2026.
Pour rappel, à la suite de l’échec de la Commission parlementaire mixte (CPM) à trouver un compromis sur le budget 2026, le gouvernement français a adopté lundi 23 décembre 2025 une loi spéciale, mesure temporaire permettant de financer l’État et les collectivités territoriales. Cette loi vise également à maintenir les services publics essentiels.
Loi spéciale
Après avoir été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, cette loi a été promulguée le samedi 27 décembre par le président Emmanuel Macron. Elle est entrée en vigueur après sa publication au Journal officiel.
Dans les faits, ce dispositif législatif autorise le financement provisoire de l’État et vise à éviter tout blocage institutionnel. Il reconduit, jusqu’à l’adoption d’un budget définitif, les impôts et les enveloppes budgétaires en vigueur en 2025, sans possibilité de créer de nouveaux prélèvements ni d’engager des dépenses supplémentaires.
Par ailleurs, la loi spéciale n’est pas une première. Elle avait déjà été utilisée l’an dernier à la suite de la censure du gouvernement Barnier, illustrant les difficultés récurrentes à faire adopter un budget dans un contexte politique fragmenté.
Cependant, ce cadre transitoire montre rapidement ses limites. En l’absence d’un budget voté, l’exécutif ne peut répondre pleinement à plusieurs dossiers jugés prioritaires, notamment la crise agricole, la hausse attendue des crédits militaires ou encore les financements nécessaires à la reconstruction de Mayotte, un an après le passage du cyclone Chido, selon les médias locaux.











