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La France, le deuxième plus grand exportateur d'armes au monde

La France devient "pour la première fois, le deuxième plus grand exportateur d'armes au monde", a annoncé l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), dans un communiqué, lundi.

La rédaction
12:31 - 11/03/2024 lundi
MAJ: 12:32 - 11/03/2024 lundi
Le président français, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français, Emmanuel Macron.

Dans le communiqué, il est écrit:


Les exportations d'armes de la France ont augmenté de 47 % entre 2014-18 et 2019-23, ce qui en fait, pour la première fois, le deuxième plus grand exportateur d'armes au monde, juste devant la Russie.

"La plus grande part des exportations d'armes de la France (42 %) est destinée aux États d'Asie et d'Océanie, et 34 % aux États du Moyen-Orient"
, a détaillé la même source.

"La France profite de la forte demande mondiale pour dynamiser son industrie d'armement par le biais des exportations"
, a indiqué Katarina Djokic, chercheuse au Sipri, dans le communiqué.

Les importations d'armes en Europe ont doublé


Les importations d'armes en Europe auront quasiment doublé ces cinq dernières années, tandis que les exportations russes auront été réduites de moitié, selon ce rapport du Sipri.


L'Ukraine est devenue le quatrième importateur mondial d'armes, dévoile l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. 


Sur la période 2019-2023, les importations d'armes en Europe ont bondi de 94% par rapport aux cinq années précédentes, dévoile l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. 

Cette hausse est en grande partie due à la guerre en Ukraine, explique à l'AFP Katarina Djokic, chercheuse au Sipri. 


Le volume des livraisons pouvant fluctuer de manière significative d'une année à l'autre, le Sipri présente des données sur des périodes de cinq ans, ce qui donne une mesure plus stable des tendances.


Depuis février 2022, au moins trente pays ont fourni de substantielles aides militaires à l'Ukraine, relève le rapport. Mais d'autres pays européens ont également augmenté leurs importations, avec une part plus importante en provenance du premier exportateur mondial d'armes, les États-Unis.

Entre 2019 et 2023, 55% des importations en Europe provenaient de ce pays, en hausse de 35% par rapport à la période 2014-2018. 


Chute des exportations russes


Selon Mme Djokic, cela s'explique en partie parce que la plupart des pays européens sont membres de l'Otan et partenaires dans le développement d'équipements militaires tels que l'avion de chasse F-35.


En même temps, ce bond dans les importations d'armes en provenance des États-Unis reflète la précipitation avec laquelle les Européens ont agi pour acquérir au plus vite des armes, quitte à ne pas se concentrer sur le développement de nouveaux systèmes militaires.


Globalement, les exportations américaines auront augmenté de 17% sur la période observée, soit 42% du total des exportations mondiales d'armes. 


La Russie, longtemps deuxième plus grande exportatrice d'armes au monde, ne le serait plus avec une chute de ses exportations de 53% entre 2014 et 2023. 

Et Moscou n'exporterait pas seulement moins d'armes, mais aussi vers moins de pays: en 2019, elle exportait vers 31 pays. En 2023, plus que vers 12.


Mme Djokic a noté:


Il y a aussi d'importants changements dans les politiques (mises en place) par leur principal client, la Chine.

Historiquement un grand client d'armes russes, Pékin a misé ces dernières années sur sa propre production.


Succès du Rafale


La Chine représente néanmoins encore 21% des exportations russes, tandis que l'Inde est le premier destinataire à hauteur de 34%.


La France, deuxième exportatrice mondiale d'armements (soit 11% des transferts d'armes dans le monde en 2019-2023), a particulièrement bien réussi à vendre son avion de combat Rafale en dehors de l'Europe, a constaté Katarina Djokic. 


La guerre à Gaza aura eu un impact sur les importations d'armes vers Israël, principalement par le biais de transferts d'armes en provenance des États-Unis, ou encore via de nouvelles aides militaires, ou par l'accélération de contrats déjà existants, a avancé Zain Hussain, chercheur au Sipri. 

Mais l'effet sur le long terme est à ce stade difficile à prédire.


"Nous voyons dans certains États européens une pression de la part de différents acteurs ou États pour limiter la fourniture d'armes à Israël dans le cadre de ses opérations (militaires) à Gaza en raison de violations potentielles du droit humanitaire international"
, a-t-il dit.

Ces mesures pourraient affecter les transferts vers Israël. 


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