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Pologne: élections locales test pour la coalition pro-UE

Les Polonais se rendent aux urnes dimanche pour des élections locales qui constituent le premier test national pour le camp pro-européen de retour au pouvoir, désireux d'en finir avec "l'ère du populisme" de l'ancienne équipe nationaliste défaite aux législatives d'octobre.

11:50 - 7/04/2024 dimanche
AFP
Le Premier ministre polonais Donald Tusk après un vote de confiance pour le gouvernement de Tusk au Parlement polonais à Varsovie, Pologne, le 12 décembre 2023.
Crédit Photo : Wojtek Radwanski / AFP
Le Premier ministre polonais Donald Tusk après un vote de confiance pour le gouvernement de Tusk au Parlement polonais à Varsovie, Pologne, le 12 décembre 2023.

Les électeurs choisiront leurs maires, leurs conseillers locaux et régionaux parmi presque 200.000 candidats à travers le pays.


Sur le plan national, ces élections
"auront valeur de plébiscite pour les partis politiques"
gagnants, a déclaré Stanislaw Mocek, politologue de l'université Collegium Civitas à Varsovie.

Selon les sondages, la principale composante de la coalition pro-européenne au pouvoir, la Coalition civique (KO, centre) du Premier ministre Donald Tusk, et les nationalistes populistes de Droit et Justice (PiS) mènent la course au niveau national avec tous deux près de 30% d'intentions de vote.

Conseils régionaux


Si les résultats au niveau national restent hautement symboliques, permettant aux deux principaux rivaux de se positionner sur la scène politique, leur véritable poids se mesurera dans les 16 conseils régionaux.


Les formations de la coalition pro-européenne, qui partent en ordre dispersé, espèrent l'emporter dans 15 d'entre eux.


Pour l'heure, le PiS contrôle encore cinq régions.


Pour atteindre le succès espéré, la KO devra compter sur un bon score de ses alliés, la Troisième Voie (chrétien démocrate) et la Gauche.

Le PiS pourrait éventuellement chercher à s'allier avec les élus de Confédération (extrême droite) ou certains comités électoraux régionaux.


Léger essoufflement


Pour la coalition pro-européenne,
"une victoire permettrait de renforcer le succès des législatives"
, souligne Anna Materska-Sosnowska, politologue de la Fondation Stefan Batory.

Selon elle, cela
"permettrait de confirmer le rejet des tendances non-démocratiques"
du précédent pouvoir.

Donald Tusk l'a d'ailleurs mis en exergue lors de la campagne électorale.


"Aujourd'hui, la Pologne, nous tous, avec difficulté, dans le feu de l'action, nous sommes en train de reconstruire l'État de droit"
, a lancé le chef du gouvernement.

Le maire de Varsovie qui brigue le renouvellement de son mandat, Rafal Trzaskowski, proche du Premier ministre, a estimé vendredi qu'
"une deuxième étape de la marche était nécessaire pour mettre fin à l'ère du populisme du PiS".

Une large victoire du camp pro-européen serait d'autant plus importante pour le gouvernement qu'il semble connaître un léger essoufflement au bout d'une centaine de jours au pouvoir, certains électeurs lui reprochant la lenteur des changements.

"Pour PiS, le scrutin est une chance de voir exactement de quel soutient il dispose"
, estime Mme Materska-Sosnowska.

"Parcours difficile"


Au niveau national, PiS espère garder toujours la première place parmi les partis politiques - il est toujours la plus grande formation au Parlement - ce qui lui permettrait de clamer la victoire et espérer de revenir au pouvoir un jour.


Sa défaite face à KO pourrait, en revanche, conduire à une désintégration à plus long terme de la formation dirigée par Jaroslaw Kaczynski, selon les experts.

L'ancien Premier ministre populiste Mateusz Morawiecki a récemment averti que son parti devrait
"se préparer à un parcours difficile"
d'au moins quelques années.

Le PiS peut toujours compter sur son électorat fidèle de petites villes et des campagnes, principalement dans l'est et le sud-est du pays.


Dans les grandes villes, la coalition au pouvoir est pratiquement assurée de rafler la mise.


A Varsovie, Rafal Trzaskowski pourrait remporter dès le premier tour, et un éventuel deuxième tour, dans 15 jours, créerait une grande surprise et serait considéré comme un échec.

La campagne électorale s'est concentré principalement sur les problèmes locaux, tels que les transports, le logement et le renforcement du pouvoir local après les années de centralisation prônée par le PiS.


Elle était émaillée par des manifestations des agriculteurs protestant contre les mesures climatiques de l'UE et les importations des produits alimentaires en provenance principalement d'Ukraine, des scandales financiers liés au précédent gouvernement et par le conflit, entre les partis au pouvoir, sur la libéralisation de la loi sur l'avortement.


La participation risque d'être inférieure à celle, record avec 74,4%, des législatives qui a contribué à la victoire des forces pro-européennes.

Les bureaux de vote ouvrent à 07h00 (05h00 GMT). Un sondage sortie des urnes est attendu après leur fermeture à 21h00 (19h00 GMT).


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