
L’inspecteur général de police du Sri Lanka, Deshabandu Tennakoon, s’est rendu mercredi après plusieurs semaines de cavale, échappant à son arrestation pour son rôle dans une opération policière meurtrière.
Il a été placé en détention provisoire dans l’attente de son audience pour une éventuelle remise en liberté sous caution. Un magistrat de Matara, dans le sud du pays, a ordonné sa détention jusqu’à jeudi, date à laquelle la justice examinera sa demande.
Une perquisition accablante
Sa reddition intervient au lendemain d’une perquisition à son domicile, où les enquêteurs ont découvert :
- Plus de 1 000 bouteilles d’alcool
- Son revolver de service
- Deux téléphones portables
Cette affaire a pris une ampleur nationale, notamment après le rejet par la cour d’appel de Colombo, lundi, de la demande d’annulation de son mandat d’arrêt. La justice a exigé son arrestation immédiate pour avoir ordonné un raid antidrogue en décembre 2023, qui s’était soldé par un échec sanglant.
Un raid secret qui vire au drame
L’opération controversée avait été menée contre un hôtel de Weligama, une station balnéaire située à 150 km au sud de Colombo. Non informée, la police locale était intervenue, déclenchant une fusillade au cours de laquelle :
- Un policier a été tué
- Un autre a été grièvement blessé
- Aucune drogue n’a été trouvée
La justice a dénoncé une affaire qui ébranle la confiance du public dans les forces de l’ordre et le système judiciaire du Sri Lanka.
De graves accusations contre le chef de la police
Lors de l’audience de mercredi, le procureur Dileepa Peeris a exprimé sa stupeur face à la facilité avec laquelle Tennakoon a pu échapper aux forces de l’ordre et pénétrer dans le tribunal sans être arrêté.
Il a également affirmé détenir des preuves indiquant que l’inspecteur dirigeait une équipe de tueurs paramilitaires pour mener des activités illégales.
Une nomination déjà controversée
Malgré cette condamnation, le gouvernement de l’époque avait ignoré l’ordre des juges recommandant une sanction disciplinaire contre lui.
Vers une décision judiciaire imminente
Son avocate, Anuththara Samararaja, a déclaré avoir obtenu une ordonnance pour assurer sa protection en détention.