Pas de décision sur l'Ukraine sans Kiev ni les Européens, affirment des ministres de l'UE

10:3513/02/2025, Perşembe
AFP
Les Européens, qui craignent d'être laissés à l'écart des négociations, tentent d'affirmer une position commune.
Crédit Photo : JOHN MACDOUGALL / AFP
Les Européens, qui craignent d'être laissés à l'écart des négociations, tentent d'affirmer une position commune.

Les chefs des diplomaties de six pays européens et de l'Ukraine ont affirmé mercredi soir que l'Europe et Kiev devaient "participer à toute négociation" sur une résolution du conflit, au moment où les présidents américain et russe sont convenus de lancer des négociations "immédiates" sur l'Ukraine.

"Nous souhaitons échanger sur la voie à suivre avec nos alliés américains",
indique un communiqué publié à l'issue d'une réunion à Paris des chefs de la diplomatie française, allemande, polonaise, italienne, espagnole, britannique et ukrainienne.

Et le communiqué d'ajouter après la réunion qui a duré plusieurs heures, dans un contexte d'accélération diplomatique entre Moscou et Washington autour de la guerre en Ukraine:


Nos objectifs communs doivent être de placer l'Ukraine en position de force. L'Ukraine et l'Europe doivent participer à toute négociation.

"L'Ukraine doit bénéficier de solides garanties de sécurité. Une paix juste et durable en Ukraine est une condition nécessaire à une sécurité transatlantique forte",
ajoute le texte, qui rappelle l'engagement des pays européens en faveur de l'
"indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale"
de l'Ukraine
"face à l'agression russe".

"Il n'y aura aucune paix juste et durable en Ukraine sans la participation des Européens"
, avait lancé avant le début de la réunion le Français Jean-Noël Barrot, tandis que l'Allemande Annalena Baerbock et l'Espagnol José Manuel Albares Bueno assuraient qu'aucune décision sur l'Ukraine ne pouvait être prise
"sans l'Ukraine".

Le ministre polonais Radosław Sikorskia a pour sa part insisté sur la nécessité de renforcer le soutien à l'Ukraine et a prôné une
"coopération transatlantique étroite".

Cette réunion s'est tenue après que Donald Trump et Vladimir Poutine se sont parlé pendant plus d'une heure et ont décidé, selon la présidence américaine, de lancer des négociations
"immédiates"
pour mettre fin au conflit en Ukraine.

"Loi du plus fort"


Donald Trump a promis une rencontre prochaine avec son homologue russe et prédit un cessez-le-feu
"dans un futur pas si lointain"
en Ukraine. Le président américain a ensuite informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de l'appel avec M. Poutine.

De son côté, Vladimir Poutine a dit à Donald Trump vouloir trouver une
"solution de long terme"
au conflit ukrainien via des
"pourparlers de paix",
a annoncé le Kremlin.

Les Européens, qui craignent d'être laissés à l'écart des négociations, tentent d'affirmer une position commune.

"Abandonner l'Ukraine, forcer l'Ukraine à la capitulation, ce serait consacrer définitivement la loi du plus fort et adresser une invitation à tous les despotes et tous les tyrans de la planète à envahir leur voisin en toute impunité"
, a lancé le ministre français Jean-Noël Barrot avant la réunion de Paris.

Le monde n'est pas
"une jungle"
, a de son côté estimé le chef de la diplomatie espagnole.
"Nous avons un ordre mondial fondé sur la charte de l'ONU qui fonctionne depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale au bénéfice de tous",
a encore rappelé M. Bueno.

Dans le même temps, à Bruxelles, le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a clairement tracé mercredi les lignes rouges de Donald Trump sur l'Otan et l'Ukraine.


Il a jugé
"irréaliste"
d'envisager un retour de l'Ukraine à ses frontières d'avant 2014, c'est-à-dire comprenant la Crimée. De même, une adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique à l'issue de négociations de paix, n'est
"pas réaliste"
, a-t-il dit.

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