Cameroun / santé publique: l’Hôpital Général de Yaoundé veut renouer avec les patients

La rédaction
17:5016/12/2025, mardi
Yeni Şafak

À Yaoundé, l’Hôpital Général ouvre ses portes au public pour la première fois. L’établissement, l’un des plus importants du pays, présente ses avancées médicales, dont les récentes transplantations cardiaques et rénales. Une initiative destinée à rétablir un lien de confiance avec les usagers, dans un contexte où les structures publiques sont souvent critiquées.

Dès l’entrée de l’hôpital, des groupes se massent autour des stands. Les visiteurs, parfois curieux, parfois inquiets, découvrent les services, les équipements et les équipes mobilisées pour ces journées spéciales. Au service d’ophtalmologie, plusieurs patients profitent déjà de consultations gratuites, guidées par le Dr Mayouego Enyama Jeanne, ophtalmologue:
"Ok maman, alors, les yeux vous posent quel problème ?"
.

Posé à quelques centimètres, un petit appareil circulaire retient l’attention: un ophtalmoscope portatif. Le Dr Mayouego Enyama Jeanne l’utilise pour examiner les patients:


"Voilà, généralement, le principal problème ce sont les défauts visuels, en particulier la presbytie chez les personnes âgées à partir de 40 ans. Et donc, pour cela, on va leur prescrire des lunettes. Sans oublier de faire le dépistage du glaucome, qui est une maladie redoutable de l’œil, qui peut, par une destruction du nerf optique, entraîner une perte de la vue. Donc, c’est en fait tout ce qu’on est en train de faire pour chaque patient qui passe."

Les visiteurs se succèdent, posent leurs questions, parfois anxieux, parfois soulagés. Mais le Dr Enyama garde la tête froide:
"Alors maman […] 15 000 francs CFA pour les trois"
.

L’objectif de ces journées est clair: montrer que l’accès à l’information médicale peut être simple et direct. Une dynamique confirmée par l’affluence massive vers le stand d’ophtalmologie:

"Depuis lundi, on se sent presque assaillis par les patients, mais ça témoigne juste du besoin, du besoin en santé oculaire. Que 70 % des patients que nous recevons consultent l’ophtalmologue pour la première fois, alors qu’ils ont des sérieux problèmes, alors qu’ils sont en pleine ville, dans ce qu’on appelle le carrefour des trois hôpitaux. Donc, c’est pour montrer à quel point le besoin en santé oculaire est important. Et l’hôpital général, à travers son service d’ophtalmologie, va pouvoir permettre d’augmenter l’offre de soins par rapport à cette spécialité-là."

À quelques mètres du stand d’ophtalmologie, une autre tente attire tous les regards.
Les nouvelles venues de l’arsenal médical de l’Hôpital Général de Yaoundé: du matériel haut de gamme pour les chirurgies cardiaques et rénales. Maquettes du thorax, valves artificielles, vidéos d’intervention, le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire détaille son expertise.
Le Dr Mbenkum Achiri se charge de la présentation:

"Quand nous voulons ceci, on va avoir l’accès au cœur. Et avant de travailler sur le cœur, on doit connecter les tuyaux-ci au cœur pour enlever le sang. Très peu de gens au Cameroun savent que l’Hôpital Général de Yaoundé fait des opérations cardiaques, des opérations sur le cœur, en pédiatrie comme chez l’adulte. Très peu de gens savent qu’ils font de la transplantation rénale. Très peu de gens savent qu’ils font des opérations de reconstruction du cœur. C’est une opportunité que l’Hôpital Général de Yaoundé donne au public pour connaître les services offerts."

Ces dernières semaines, l’hôpital a réalisé ses premières transplantations cardiaques et rénales. Une manière de montrer que ces compétences existent bel et bien au Cameroun et que les équipes entendent désormais les rendre accessibles au plus grand nombre.


Par
Franck Péraise Mballa

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