Les Bourses mondiales en hausse, dopées par l'IA et l'espoir d'une trêve commerciale

Crédit Photo : Hector RETAMAL / AFP

L'envolée des résultats d'Alphabet et l'espoir d'une désescalade entre Washington et Pékin redonnent le sourire aux investisseurs.

Les marchés boursiers mondiaux affichaient un net regain d’optimisme vendredi matin, portés par les résultats spectaculaires d'Alphabet et les espoirs d'une accalmie dans les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

En Europe, Paris gagnait 0,78 %, Francfort 0,44 %, Londres 0,14 % et Milan 0,59 % en début de séance, dans le sillage de Wall Street et de l’Asie, également orientées à la hausse.

"Des commentaires accommodants de membres de la Réserve fédérale américaine (Fed), associés à des signes de détente commerciale entre les États-Unis et la Chine, ont favorisé une reprise continue des marchés actions mondiaux"

, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Alphabet propulse les marchés

La publication des résultats trimestriels d'Alphabet, maison-mère de Google, a agi comme un catalyseur. Le groupe a affiché un bénéfice net de 34,5 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 46 % sur un an, bien au-delà des prévisions.

Cette performance historique renforce l'attrait des valeurs technologiques liées à l’intelligence artificielle, comme Nvidia, Meta ou Amazon.

"Le fait que l'IA générative contribue concrètement à la croissance des revenus rassure les marchés sur le potentiel de ces investissements"

, ajoute Mme Ozkardeskaya.

Les

"Sept Magnifiques"

, surnom donné aux géants technologiques américains, ont tous clôturé en forte hausse jeudi à Wall Street:

Tesla : +3,50 %

Alphabet (Google) : +2,57 %

Amazon : +3,29 %

Meta (Facebook) : +2,48 %

Apple : +1,84 %

Microsoft : +3,45 %

Nvidia : +3,62 %

L’Asie suit la tendance, malgré les incertitudes

Du côté des marchés asiatiques, Tokyo a bondi de 1,90 %, Hong Kong a gagné 0,70 %, tandis que Shanghai restait stable (-0,08 %) et Shenzhen progressait de 0,41 %.

Mais certains analystes appellent à la prudence:

"Le manque de visibilité pour les mois à venir incite à la prudence"

, avertit Christopher Dembik, conseiller en stratégie chez Pictet AM, en raison des tensions persistantes entre Washington et Pékin.

Trêve commerciale encore incertaine

Malgré les annonces répétées du président Donald Trump sur des accords commerciaux imminents, l’Europe reste sceptique. Le ministre français de l’Économie, Eric Lombard, a déclaré jeudi:

"On ne va pas se cacher qu'on est encore loin d'un accord."

La Chine a également nié toute discussion active, alimentant les incertitudes sur une véritable désescalade dans la guerre commerciale.

Le dollar se reprend

L'optimisme est aussi à l'ordre du jour côté dollar sur le marché des changes comme sur le marché de la dette américaine.

Tous deux avaient fortement été pénalisés ces dernières semaines par une crise de confiance des investisseurs dans les actifs américains, fragilisés par la politique commerciale erratique de Donald Trump.

Vers 07H10 GMT, le billet vert prenait 0,40% face à la monnaie unique, à 1,1344 dollar pour un euro.

Pour Stephen Innes, analyste chez SPI AM, même si

"ce rebond reste fragile",

les investisseurs restent prêts à

"lâcher le dollar à la moindre déclaration agressive de Trump"

"c'est plus qu'un simple soulagement, c'est un premier signe de retour de l'appétit pour le dollar"

Le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans américain de référence, atteignait quant à lui 4,31% contre 4,32% la veille en clôture.

Le pétrole remonte légèrement

Le prix du pétrole rebondit timidement vendredi,

"mais reste coincé entre l'optimisme commercial et les dysfonctionnements"

de l'Opep+, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, estime Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

"Le Kazakhstan a tout simplement ignoré les quotas de l'Opep+, affirmant que sa production suivra ses intérêts nationaux"

, poursuit-il, de quoi saper la confiance des investisseurs en une

"gestion coordonnée de l'offre".

Vers 07H10 GMT, le Brent de la mer du Nord prenait 0,43% à 66,84 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI gagnait 0,50% à 63,11 dollars le baril.