Commerce: Lula souhaite un accord Japon-Mercosur face au protectionnisme de Trump

13:1126/03/2025, mercredi
AFP
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (G) serre la main du Premier ministre japonais Shigeru Ishiba lors du Forum économique Japon-Brésil à Tokyo le 26 mars 2025.
Crédit Photo : Kazuhiro NOGI / AFP
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (G) serre la main du Premier ministre japonais Shigeru Ishiba lors du Forum économique Japon-Brésil à Tokyo le 26 mars 2025.

Lors de sa visite à Tokyo, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a défendu mercredi l'idée d'un accord de partenariat économique entre le Japon et le Mercosur pour contrer la montée du protectionnisme américain sous la présidence de Donald Trump.

"Je suis convaincu que nous devons progresser dans la signature d'un accord de partenariat économique entre le Japon et le Mercosur"
, a déclaré Lula, 79 ans, lors d'un forum réunissant des personnalités économiques et politiques des deux pays.

Il est accompagné d'une délégation de 100 représentants des milieux d'affaires brésiliens, témoignant de l'intérêt du Brésil pour un rapprochement économique avec la quatrième économie mondiale.

Un contexte commercial en mutation


Le Mercosur, qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, a conclu en décembre un accord de libre-échange avec l'Union européenne, encore en attente d'approbation par les États membres et le Parlement européen. La France s’y oppose fermement.


De leur côté, les milieux économiques japonais exercent une pression croissante sur leur gouvernement pour finaliser un accord commercial avec le Mercosur.


L'organisation patronale Keidanren, influente au Japon, a appelé en novembre à "accélérer les efforts" en faveur d'un Accord de Partenariat Économique (APE) avec le Mercosur.

"Les avantages qu’un APE Japon-Mercosur apporterait aux deux parties sont immenses",
a souligné Keidanren, mettant en avant la population de 300 millions d’habitants du bloc sud-américain et son puissant secteur agricole.

Des obstacles à surmonter


Comme pour l'accord avec l'UE, l'agriculture reste un point de friction. Les agriculteurs japonais redoutent un afflux massif de produits agricoles du Brésil et de l’Argentine, ce qui pourrait fragiliser leur secteur.

Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, s'est montré mesuré:


"Nous voulons fortement promouvoir la facilitation des échanges et investissements bilatéraux"
, a-t-il affirmé, tout en reconnaissant les préoccupations du secteur agricole.

Il a toutefois précisé que les milieux d'affaires des deux pays plaidaient pour un accord rapide, et que le Japon poursuivra les discussions en vue de renforcer les liens économiques avec le Mercosur.

Un message fort contre le protectionnisme américain


La déclaration commune attendue des présidents Lula et Ishiba devrait insister sur l'importance du libre-échange, en opposition aux hausses de tarifs douaniers imposées par Donald Trump.


"Nous ne pouvons pas revenir au protectionnisme. Nous ne voulons pas d'une seconde Guerre froide"
, a martelé Lula.

Il a ajouté que le libre-échange était essentiel pour la démocratie, la croissance économique et une répartition équitable des richesses.


Un volet énergétique au cœur des discussions


En marge des négociations commerciales, Lula et Ishiba doivent également évoquer un partenariat sur le développement des biocarburants. Ce dossier est crucial en amont de la COP30, qui se tiendra en novembre en Amazonie brésilienne.

Cette visite marque un rapprochement stratégique entre le Japon et le Mercosur, alors que les tensions commerciales avec les États-Unis pourraient redéfinir les alliances économiques mondiales.


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