
Le Premier ministre libéral Mark Carney a remporté mardi une victoire électorale historique au Canada, promettant de triompher des États-Unis dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump et de ne jamais oublier la "trahison" américaine.
Les libéraux pourraient toutefois échouer de peu à obtenir une majorité au Parlement et donc être contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti. Le dépouillement était encore en cours dans certaines régions.
Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.
Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.
Un peu plus tôt dans l'aréna de hockey où étaient réunis les supporters libéraux, l'annonce de la victoire avait provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.
Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.
"Chaos"
À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et la souveraineté du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le Canada en ces temps troublés.
Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.
Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seraient en place.
Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.
Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de sa proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.
Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.