Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.
La Chine a lancé lundi des manœuvres militaires simulant le blocus de ports autour de Taïwan, dans un contexte particulièrement tendu après une vente d’armes américaine massive à l’île, qui a déployé sa propre armée en riposte et dénoncé l’"intimidation" de Pékin.
L’armée chinoise
"utilise des destroyers, des frégates, des chasseurs, des bombardiers et des drones"
dans le cadre de ces exercices, qui comprennent
"des tirs à munitions réelles sur des cibles maritimes"
, a détaillé le commandement du théâtre oriental.
"Toute manœuvre malveillante visant à entraver la réunification de la Chine est vouée à l’échec"
, a assuré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, lors d’une conférence de presse régulière. Il a affirmé:
Les forces extérieures qui tentent d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine et d’armer Taïwan ne feront qu’encourager l’arrogance des partisans de l’indépendance et pousser le détroit de Taïwan dans une situation périlleuse de guerre imminente.
De son côté, Taïwan a annoncé déployer les
"forces appropriées"
, précisant que ses troupes avaient
"mené un exercice de riposte rapide"
.
Pékin considère Taïwan comme faisant partie intégrante de son territoire et menace de recourir à la force militaire pour en reprendre le contrôle.
Les tensions dans le détroit ont été ravivées par une vente d’armes massive des États-Unis à Taipei à la mi-décembre, la deuxième depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, pour un montant total de 11,1 milliards de dollars, soit le plus important depuis 2001. La Chine a répondu la semaine dernière en imposant des sanctions à 20 entreprises américaines du secteur de la défense.
Cette démonstration de force à grande échelle intervient également après plusieurs semaines de différend diplomatique entre Pékin et Tokyo au sujet de l’île, la Première ministre japonaise Sanae Takaichi ayant laissé entendre en novembre que son pays pourrait intervenir militairement en cas d’attaque contre Taïwan, une déclaration qui a suscité la colère de la Chine.
"Sérieux avertissement"
"Sérieux avertissement"
"À partir du 29 décembre, le Commandement du théâtre oriental de l’APL déploie des unités de l’Armée de terre, de la Marine, de l’Armée de l’air et de la Force des missiles afin de mener des exercices militaires conjoints baptisés -Mission Justice 2025-"
, a indiqué dans la matinée le colonel-major Shi Yi, porte-parole du commandement chinois.
Les forces chinoises se concentreront sur
"les patrouilles de préparation au combat air-mer, la prise conjointe de la supériorité globale, le blocus de ports et de zones clés, ainsi que la dissuasion multidimensionnelle"
, a-t-il précisé.
Une carte publiée séparément montre cinq zones autour de Taïwan où des
"tirs à munitions réelles seront organisés"
de 08h00 à 18h00 mardi (00h00 à 10h00 GMT).
"Pour des raisons de sécurité, il est conseillé à tout navire ou aéronef non concerné de ne pas pénétrer dans les eaux et l’espace aérien susmentionnés"
, précise le communiqué.
"En réponse au mépris des autorités chinoises pour le droit international et à leur utilisation de l’intimidation militaire pour menacer les pays voisins, Taïwan exprime sa ferme condamnation"
, a réagi la porte-parole de la présidence taïwanaise, Karen Kuo.
Les garde-côtes de l’île ont, de leur côté, détecté quatre navires chinois près des eaux au large des côtes nord et est de Taïwan lundi, ajoutant avoir
"immédiatement déployé des navires pour se prépositionner dans les zones concernées"
et
"envoyé des unités de soutien supplémentaires".
Les exercices de cette semaine constituent
"un sérieux avertissement adressé aux forces séparatistes de -l’indépendance de Taïwan- et une action légitime et nécessaire pour préserver la souveraineté et l’unité nationale de la Chine"
, a estimé Shi Yi, ajoutant que des navires chinois devraient
"s’approcher de l’île de Taïwan à très courte distance en provenance de différentes directions"
.
Les précédentes manœuvres impliquant des tirs réels autour de Taïwan remontaient à avril, des exercices surprises alors condamnés par Taipei.
À lire également:
À lire également:
#Chine
#Taïwan
#armée
#politique
#défense
#industrie
#Donald Trump
#Sanae Takaichi
#exercices militaires
#détroit de Taïwan
#Pékin
#États-Unis
#vente d’armes
#sanctions
#tensions régionales
