France : le Sénat valide la liquidation de "60 Millions de Consommateurs", un service public menacé

La rédaction avec
17:2916/12/2025, Salı
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La décision du Sénat survient malgré des tribunes et alertes de personnalités et d’organisations de consommateurs, qui soulignent le rôle essentiel du magazine pour permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.
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La décision du Sénat survient malgré des tribunes et alertes de personnalités et d’organisations de consommateurs, qui soulignent le rôle essentiel du magazine pour permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.

Le Sénat français a validé la liquidation de l’Institut national de la Consommation (INC) et de son journal "60 Millions de Consommateurs", dont la dissolution devrait intervenir d’ici mars 2026, selon l’article 71 du projet de loi de finances pour 2026.

L’Institut national de la Consommation et son magazine emblématique, créé en 1966 et transformé en établissement public industriel et commercial (EPIC) en 1990, jouent un rôle majeur dans l’information indépendante des consommateurs.


Tests de produits, enquêtes sur les scandales alimentaires, sur les téléphones reconditionnés ou encore sur les jouets importés de Chine :
"60 Millions de Consommateurs"
alerte depuis des décennies le public sur les risques pour sa santé et son porte-monnaie.


"Un service public"


Dans une vidéo du quotidien français L’Humanité, Caroline Constant, chef de rubrique média, rappelle que
"c’est un service public"
, soulignant que son indépendance vis-à-vis des entreprises est essentielle :
"Si c’est refourgué au privé, le service ne sera pas rendu de la même façon. Le service, c’est vraiment une question d’information du citoyen".
Selon elle, la liquidation pourrait coûter entre 8 et 10 millions d’euros, alors que le budget de fonctionnement annuel s’élève à 11,6 millions.

La décision du Sénat survient malgré des tribunes et alertes de personnalités et d’organisations de consommateurs, qui soulignent le rôle essentiel du magazine pour permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.


"L’information du consommateur est une mission de service public"
, indiquait un amendement du groupe CRCE-K visant à supprimer l’article 71, rejeté par les parlementaires favorables à la dissolution. Les signataires mettaient en avant les risques de perte d’indépendance, de conflits d’intérêts et de dégradation du service.


Un tournant


Selon Caroline Constant, le vote s’inscrit dans une logique plus large de restrictions budgétaires touchant les services publics :
"C’est un vrai problème pour la société, un citoyen qui n’est pas informé est un citoyen vulnérable".

Elle cite notamment les enquêtes sur les scandales alimentaires, les poupées sexuelles de Chine ou les téléphones reconditionnés, qui illustrent l’importance de disposer d’un outil indépendant pour évaluer la fiabilité des produits.

L’avenir de l’Institut et de son magazine reste incertain, mais la décision du Sénat marque un tournant pour le service public d’information à la consommation en France.


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