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Le Kenya prêt à diriger une force multinationale en Haïti

Le Kenya a annoncé samedi qu'il était prêt à prendre la tête d'une force multinationale en Haïti et à déployer 1.000 policiers dans ce pays des Caraïbes déchiré par la violence.

11:03 - 30/07/2023 dimanche
AFP
Crédit Photo: JACK GUEZ / AFP
Crédit Photo: JACK GUEZ / AFP
"Le Kenya a accepté d'envisager positivement de prendre la tête d'une force multinationale en Haïti. Le Kenya s'engage à déployer un contingent de 1.000 policiers pour aider à former et aider la police haïtienne à rétablir la normalité dans le pays et à protéger les installations stratégiques",
a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Sa
"proposition de déploiement"
nécessite toutefois un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que l'accord des autorités locales, a précisé le ministère.

"Une mission d'évaluation par une équipe opérationnelle de la police du Kenya est prévue dans les prochaines semaines",
a encore expliqué la même source, disant que celle-ci permettra d'acquérir des informations et d'orienter le mandat en fonction des besoins opérationnels de la mission en Haïti.

Aucun autre détail n'était disponible dans l'immédiat.


Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré samedi que des progrès avaient été accomplis pour l'instauration d'une force multinationale de maintien de la paix en Haïti.

"Nous sommes déterminés à mettre en place tout ce qui est nécessaire à la création d'une force multinationale, et notamment à trouver un pays chef de file pour ce faire",
a déclaré M. Blinken.

J'espère que nous pourrons bientôt faire état de progrès dans ce domaine.

Ses services ont, par ailleurs, indiqué samedi dans un communiqué que M. Blinken s'est entretenu avec le président kényan William Ruto au sujet de l'intervention proposée par Nairobi dans ce dossier.


Capitale contrôlée par les gangs


Les gangs contrôlent environ 80% de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, et les crimes violents tels que les viols, les enlèvements contre rançon, les vols à main armée et les détournements de voitures sont quotidiens. 


Les forces de sécurité haïtiennes étant débordées, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, ont eux aussi appelé à une intervention internationale pour soutenir la police.


M. Guterres a demandé l'envoi d'une force extérieure à l'ONU, mais le Conseil de sécurité lui a demandé de présenter, d'ici la mi-août, un rapport sur toutes les options possibles, y compris une mission dirigée par l'ONU. 

Plusieurs pays ont déclaré qu'ils soutenaient l'idée d'une telle force, mais aucun n'a proposé de la diriger, dans un pays échaudé par de multiples interventions étrangères.


Cette semaine, les États-Unis ont ordonné au personnel non essentiel et aux familles des fonctionnaires de quitter Haïti
"le plus vite possible".

Les Etats-Unis déconseillent depuis des mois à leurs citoyens de se rendre en Haïti, en raison des risques d
'"enlèvement, de la criminalité, des troubles civils et d'une infrastructure de santé défaillante".

L'avis de voyage, qui est régulièrement actualisé par le département d'Etat, recommande un niveau de sécurité 4, soit le niveau le plus élevé en raison des risques encourus.

Le personnel de l'ambassade américaine vit déjà dans des conditions de sécurité draconiennes, confiné dans une zone résidentielle protégée et avec l'interdiction de circuler à pied dans la capitale ou encore d'utiliser les transports publics ou taxis.


En plus de la violence, près de la moitié de la population, soit 5,2 millions de personnes a besoin d'assistance humanitaire, dont près de 3 millions d'enfants.


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