UE-Mercosur: l'accord conclu ''n'est ni signé, ni ratifié. Ce n'est donc pas la fin de l'histoire'' (Elysée)

11:197/12/2024, Cumartesi
AA
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, arrive au LXVe sommet du Mercosur à Montevideo, le 6 décembre 2024.
Crédit Photo : Eitan ABRAMOVICH / AFP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, arrive au LXVe sommet du Mercosur à Montevideo, le 6 décembre 2024.

L'accord de libre-échange conclu vendredi à Montevideo entre la Commission européenne et le bloc régional sud-américain du Mercosur, et présenté par Ursula Von der Leyen comme une "victoire pour l'Europe'', "reste inacceptable en l'état'', a réagi la présidence de la République française.

Lors d'un échange avec des journalistes, l'Elysée a souligné que
"La Commission a achevé son travail de négociation avec le Mercosur, c'est sa responsabilité, mais l'accord n'est ni signé, ni ratifié. Ce n'est donc pas la fin de l'histoire. Il n'y a aucune entrée en vigueur de l'accord avec le Mercosur''
, rapporte Le Monde.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui s'est déplacée en Uruguay pour conclure les discussions entamées il y a plus de vingt ans avec ce pays, le Brésil, l'Argentine et le Paraguay, a salué la conclusion des négociations en vue d'un accord
"bénéfique''
aux deux parties.

Paris qui résiste à cet accord sous la pression des agriculteurs et de la classe politique hostiles, insiste sur le fait que Bruxelles
"va devoir présenter le résultat à tous les Etats membres''
de l'Union européenne
"pour qu'ils l'examinent de façon approfondie''
. Seuls les Etats membres réunis au sein du Conseil européen,
"peuvent autoriser ensuite la signature de l'accord''
, qui devrait par la suite être ratifié, a détaillé l'Elysée.

"Il n'y a donc aucun effet juridique et les Etats ne sont pas liés par l'annonce de fin des négociations''
, a précisé un conseiller présidentiel cité par Mediapart.

Les syndicats agricoles et les partis d'opposition français ont tous dénoncé la conclusion des négociations.

"La France continuera, avec ses partenaires, de défendre sans relâche son agriculture et sa souveraineté alimentaire. Ces exigences agricoles s'expriment déjà largement en Europe: en Pologne, en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique, et bien sûr aussi au Parlement européen''
, a insisté l'Elysée.

L'Exécutif français a récemment réaffirmé sa position, soulignant que le texte ne garantit pas la souveraineté agricole ni des conditions de concurrence équitables pour les producteurs français. Le Quai d'Orsay et le ministère de l'Agriculture ont particulièrement mis en avant les risques liés au non-respect des normes environnementales et sanitaires par les partenaires sud-américains.


Du côté des syndicats agricoles, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs dénoncent un accord
"déséquilibré''
qui mettrait en péril la viabilité économique des exploitations françaises. Ils redoutent une concurrence déloyale de produits agricoles à bas coût, souvent issus de pratiques moins réglementées. Ces inquiétudes ont conduit à des manifestations dans plusieurs régions pour demander le rejet pur et simple du traité par les institutions françaises et européennes.

À lire également:


#Union Européenne (UE)
#Mercosur
#accords
#Agriculture
#Von der Leyen