
La 16e conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP16) reprend à Rome le 25 février, avec l'espoir de surmonter les blocages financiers qui ont marqué la précédente session à Cali, en Colombie, en novembre 2024.
Cette nouvelle session se déroule dans un contexte géopolitique difficile, après l'échec de l'accord entre pays riches et pays en développement, en particulier l'Afrique et le Brésil, sur la question des financements pour la nature.
Le contexte de la crise diplomatique
Le 2 novembre, à Cali, les négociations de la COP16 ont été suspendues en raison de la divergence entre les pays riches, menés par l'Union européenne, le Japon et le Canada, et les pays en développement. Ce bras de fer financier a révélé des désaccords sur l’allocation des fonds nécessaires pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.
L'accord de Kunming-Montréal, adopté fin 2022, propose de protéger 30% des terres et des mers d'ici 2030, mais la mise en œuvre de cet objectif reste incertaine, notamment en ce qui concerne les financements mondiaux nécessaires, évalués à 200 milliards de dollars annuels, dont 30% doivent être fournis par les pays développés.
Retour à la table des négociations
Une crise multilatérale et les déceptions récentes
La diplomatie environnementale a été frappée par une série de déceptions, en particulier avec l'élection de Donald Trump, un climatosceptique, qui a ravivé les tensions internationales. La réintégration des États-Unis dans l'accord de Paris semble de plus en plus incertaine, ce qui complique la mobilisation des financements climatiques internationaux.
Les gouvernements des pays riches, comme la France, le Canada et l'Allemagne, se trouvent dans une position délicate, avec des budgets incertains pour soutenir les engagements financiers nécessaires pour contrer les crises environnementales mondiales.
Un nouveau compromis en vue ?
La COP16 a déjà connu des avancées à Cali, notamment avec la création d’un organe permanent pour représenter les peuples autochtones et un fonds destiné à rémunérer les entreprises utilisant les ressources génétiques des pays en développement. Malgré ces avancées, l'efficacité de ces initiatives reste incertaine, et les négociations à Rome devront trancher sur la création de nouveaux mécanismes financiers pour soutenir la biodiversité mondiale.