Chine: un ex-dirigeant du Xinjiang condamné à mort pour corruption

16:2622/04/2025, Salı
AFP
Li Pengxin, ancien secrétaire adjoint du Comité régional autonome ouïgour du Xinjiang du Parti communiste chinois.
Crédit Photo : X /
Li Pengxin, ancien secrétaire adjoint du Comité régional autonome ouïgour du Xinjiang du Parti communiste chinois.

L'ancien numéro deux du Parti communiste chinois (PCC) dans la région stratégique du Xinjiang, Li Pengxin, a été condamné mardi à la peine de mort avec sursis pour corruption, a rapporté la télévision d’État CCTV.

Il aurait perçu l’équivalent de 98 millions d’euros de pots-de-vin entre 1999 et 2023.


Cette condamnation, prononcée par le Tribunal intermédiaire de Baoji dans la province du Shaanxi, sera automatiquement commuée en prison à vie après deux ans, sans possibilité de libération conditionnelle.

100 millions d’euros de pots-de-vin sur deux décennies


Selon les autorités judiciaires, Li Pengxin a abusé de ses fonctions pour faciliter des activités minières, des promotions et des affaires commerciales, recevant en retour plus de 822 millions de yuans (près de 100 millions d’euros). La justice a qualifié l’affaire de
"gravité exceptionnelle"
, causant un
"préjudice colossal à l’intérêt national"
.

Sa coopération avec les enquêteurs lui a permis d’échapper à une exécution immédiate. Mais il purgera une peine à vie, sans aménagement de peine.


Une figure centrale du pouvoir au Xinjiang


Âgé de 64 ans, Li a occupé plusieurs fonctions de haut rang, notamment au Xinjiang entre 2016 et 2021, en tant que secrétaire adjoint du PCC chargé des affaires éducatives. Cette région autonome du nord-ouest de la Chine, frontalière de l’Asie centrale, abrite une majorité de Ouïghours, une minorité musulmane faisant l’objet d’une forte surveillance sécuritaire.

Sous sa direction, la région a été le théâtre de campagnes de
"sécurisation"
massives, justifiées par la lutte contre le terrorisme et le séparatisme islamiste, notamment après des attentats dans les années 2000-2010.

Le contexte répressif au Xinjiang


Les autorités chinoises sont accusées par des ONG de détentions massives, avec plus d’un million de personnes internées dans des camps, qualifiés de
"camps de rééducation"
. Pékin rejette ces accusations et affirme qu’il s’agit de
"centres de formation professionnelle"
.

La condamnation de Li intervient alors que la lutte anticorruption reste une priorité stratégique du président Xi Jinping, lancée dès son arrivée au pouvoir en 2012, visant à assainir les rangs du parti tout en consolidant son autorité.


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