Au salon de l'électronique de Shanghai, des exposants aspirent à la coopération internationale

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Des personnes traversent le stand du groupe Huahong lors du salon des semi-conducteurs SEMICON China à Shanghai, le 26 mars 2025.

Les professionnels réunis au Semicon, le salon des puces électroniques de Shanghai, appellent à une coopération accrue entre l’industrie chinoise et le reste du monde, malgré l’intensification des tensions commerciales avec Washington.

Dès l’ouverture mercredi, les visiteurs se pressaient dans les allées du salon, animées par des haut-parleurs et des bannières lumineuses.

Si les exposants chinois mettent en avant leurs collaborations internationales –l’un d’eux déclarant même vouloir

"inviter sincèrement un agent étranger"

– un malaise persiste. Plusieurs entreprises chinoises et une société européenne ont confié à la presse que le sujet des restrictions sur le commerce des semi-conducteurs en Chine était trop sensible pour être abordé ouvertement.

"Les limitations imposées par les États-Unis ont un certain impact sur nous"

, reconnaît Zhou Dongdong, chef de produit de l’équipementier Wuxi Evergrand Electronic Scientific Technology. Il estime néanmoins que ces restrictions pourraient stimuler des avancées dans la chaîne d’approvisionnement des puces en Chine.

Une industrie sous pression mais en quête d’autosuffisance

Ces dernières années, la Chine a subi une forte pression de la part des États-Unis et de plusieurs gouvernements européens, Washington ayant encore placé des dizaines d’entreprises chinoises sur liste noire cette semaine pour des raisons de sécurité nationale.

Le président américain Donald Trump souhaite durcir les restrictions commerciales imposées aux fabricants chinois de semi-conducteurs et encourage ses alliés à faire de même. Pékin, de son côté, poursuit son objectif d’autosuffisance technologique avec des investissements massifs dans un fonds dédié aux semi-conducteurs.

Innovations et défis pour l'industrie des semi-conducteurs

"Notre rêve est de nous développer au niveau mondial",

déclare Xiao Jincheng, cofondateur de l’équipementier Suzhou Zunheng Semiconductor Technology.

"À l’avenir, nous pourrions avoir besoin d’une coopération internationale dans toute la chaîne industrielle"

Ram Trichur, spécialiste du secteur chez le groupe allemand Henkel, partage cette vision :

L’innovation dans le domaine des semi-conducteurs ne peut se faire de manière isolée. Tout l’écosystème doit coopérer pour être productif.

Il estime que les restrictions imposées aux entreprises chinoises pourraient paradoxalement accélérer leur innovation et les pousser à réaliser des percées technologiques majeures.

La Chine accélère dans l’intelligence artificielle malgré les restrictions

Les semi-conducteurs sont désormais omniprésents, des réfrigérateurs aux smartphones en passant par les véhicules électriques, occupant une place stratégique dans l’économie mondiale.

Un exemple marquant de la montée en puissance chinoise dans ce secteur est la startup DeepSeek. Son modèle DeepSeek R1, lancé en janvier, a démontré des performances comparables aux grands modèles d’intelligence artificielle (IA), malgré des ressources financières et techniques limitées.

Ce succès suggère que les restrictions américaines n’ont pas totalement freiné la progression chinoise.

Un marché en pleine expansion mais sous pression financière

Malgré ces avancées, les fabricants chinois de semi-conducteurs font face à des difficultés financières.

Le leader chinois du secteur, SMIC, a annoncé en février un bénéfice net 2024 divisé par deux, atteignant 492,7 millions de dollars (457 millions d’euros). Cette chute survient malgré un chiffre d’affaires en hausse d’un tiers, à 8 milliards de dollars.