Coup d’État avorté au Bénin : les mutins arrêtés, le pouvoir reprend le contrôle

La rédaction
21:377/12/2025, Pazar
Yeni Şafak
Des soldats du "Comité militaire pour la refondation" (CMR) apparaissent sur la télévision d’État à Cotonou le 7 décembre 2025, lors de la tentative de coup d’État finalement déjouée.
Crédit Photo : AFP PHOTO / BENINTV / HANDOUT
Des soldats du "Comité militaire pour la refondation" (CMR) apparaissent sur la télévision d’État à Cotonou le 7 décembre 2025, lors de la tentative de coup d’État finalement déjouée.

Le Bénin s’est réveillé ce dimanche 7 décembre dans la stupeur. À l’aube, un groupe de soldats a fait irruption sur la télévision publique, annonçant avoir renversé le président Patrice Talon et instauré un "Comité militaire pour la refondation". Le communiqué, lu en uniforme face caméra, promettait l’abolition des institutions et l’instauration d’un régime militaire censé "sauver la nation".

Mais cette tentative de coup d’État n’aura duré que quelques heures. Les forces loyales ont encerclé les putschistes, sécurisé les bâtiments stratégiques et arrêté la plupart d’entre eux. Le gouvernement a assuré que le chef de l’État était en sécurité et que la situation était
"sous contrôle"
. Un récit officiel rapide, qui n’empêche pas de s’interroger sur ce qui a rendu un tel soulèvement possible.


Un soulèvement militaire éclair


Le coup a été lancé avec une audace inhabituelle : prise de contrôle du média public, discours martial, et volonté affichée de rompre avec les institutions civiles. Pourtant, l’opération a rapidement tourné court. Le pouvoir béninois affirme que les putschistes n’étaient qu’une poignée de militaires isolés, incapables de rallier des unités au-delà de leur cercle immédiat. Leur neutralisation a été présentée comme un succès de l’État, mais elle révèle surtout que la contestation au sein des forces armées, même marginale, existe bel et bien.


Un avertissement pour un pays fragilisé


Le Bénin, souvent cité comme modèle démocratique en Afrique de l’Ouest, traverse une période où s'accumulent tensions politiques et insécurité croissante dans le nord du pays. Les attaques armées, les pertes militaires et le manque de moyens ont nourri un profond malaise.


Les mutins ont d’ailleurs justifié leur geste par la
"dégradation sécuritaire"
, les
"promotions injustes
" et une impression d’abandon des soldats tombés au front. Ce coup avorté n’est pas un épisode isolé ; il reflète un climat où la confiance entre le pouvoir civil et une partie de l’armée s’effrite. Dans une région marquée par les putschs récents — du Mali au Niger — le Bénin découvre qu’aucune démocratie n’est à l’abri.

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