
Le mouvement Aliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23) a annoncé, dimanche matin, son entrée dans la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Selon Bertrand Bisimbwa, coordonnateur adjoint du mouvement, les combattants ont officiellement pénétré la ville, notamment aperçus à la Place de l'Indépendance.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des membres du M23/AFC positionnés à divers endroits stratégiques de la ville, alors que dans d'autres séquences ils sont acclamés par la population locale de Bukavu cette matinée.
Des échanges de tirs sporadiques ont été rapportés par des médias locaux aux alentours de Bukavu.
Des meetings spontanés ont été observés dans la ville, notamment devant le Gouvernorat, et des colonnes de combattants ont été aperçues à la Place de l'Indépendance où s'est tenu un meeting improvisé par les rebelles.
À Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a convoqué une réunion sécuritaire pour discuter de l'évolution des opérations militaires et de la crise humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Samedi soir, le président français Emmanuel Macron a annoncé sur X avoir discuté avec le président congolais Félix Tshisekedi. Les deux chefs d'État ont exigé le retrait immédiat du M23/AFC de Bukavu et de l'aéroport de Kavumu, également sous contrôle des rebelles.
Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, appelle la population à se mobiliser derrière le président de la RDC et à résister contre l'envahisseur.
Selon des sources locales, le M23 est entré presque sans résistance dans les quartiers périphériques du nord-ouest de Bukavu après s'être emparé de l'aéroport de Kavumu.
Cette prise de contrôle survient après que les rebelles du M23 ont conquis la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, fin janvier lors d'une offensive rapide contre l'armée congolaise. Suite à cette victoire, les rebelles ont poursuivi leur avancée dans la province voisine du Sud-Kivu où ils ont conquis plusieurs autres localités.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s'étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.