L’ONU alerte sur l’impact de l’intelligence artificielle dans les conflits et la sécurité

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Robin Geiss, directeur de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR)

L’intelligence artificielle (IA) transforme déjà la nature des conflits et de la sécurité mondiale de manière imprévisible, a averti jeudi Robin Geiss, directeur de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), lors de la Conférence mondiale sur l’IA, la sécurité et l’éthique à Genève.

Une évolution rapide et inquiétante de l’IA militaire

L’IA est désormais intégrée aux stratégies militaires, modifiant en profondeur le paysage sécuritaire international.

Son développement rapide dépasse les capacités de régulation actuelles, posant un défi majeur aux gouvernements et aux institutions internationales.

"Les enjeux sont extraordinairement élevés"

, a souligné Geiss, expliquant que l’IA pourrait soit renforcer la sécurité mondiale, soit alimenter l’instabilité.

Il a également mis en garde contre les risques:

Réduction du seuil de déclenchement des conflits, augmentant leur imprévisibilité.

Affaiblissement de la responsabilité et du respect du droit international.

Impact sur la prise de décision militaire, soulevant des dilemmes éthiques majeurs.

L’ONU appelle à une régulation urgente

Lors de la conférence, Izumi Nakamitsu, Haute représentante de l’ONU pour les affaires de désarmement, a transmis un message du Secrétaire général Antonio Guterres, soulignant que l’IA non réglementée présente des risques sans précédent.

"Les situations de vie ou de mort ne doivent jamais être laissées au hasard, à un code informatique ou aux intérêts des entreprises"

, a-t-elle insisté.

Elle a plaidé pour une supervision humaine stricte, fondée sur le droit international et les principes éthiques.

Une coopération mondiale pour encadrer l’IA militaire

La conférence a également marqué l’expansion de l’initiative RAISE (The Roundtable for AI, Security and Ethics), une plateforme soutenue par Microsoft, visant à renforcer la coopération sur l’IA et la sécurité.

Cet événement intervient après l’adoption en décembre d’une résolution historique de l’Assemblée générale de l’ONU sur l’usage de l’IA dans le domaine militaire.

"Gouverner l’IA ne signifie pas seulement imposer des restrictions"

, a conclu Geiss.

"Il s’agit d’établir des conditions favorables à la sécurité, la prévisibilité, la confiance, la paix et la prospérité."