Pour la recherche en ligne et l'IA, les Etats-Unis réclament le démantèlement de Google

12:0122/04/2025, mardi
AFP
 Une femme passe devant un logo de Google sur le campus de Google à Varsovie.
Crédit Photo : Sergei GAPON / AFP
Une femme passe devant un logo de Google sur le campus de Google à Varsovie.

Le géant technologique Google était de retour devant les tribunaux lundi pour une nouvelle série d’auditions décisives visant à déterminer les sanctions qui pourraient lui être infligées après avoir été jugé coupable d’abus de position dominante dans la recherche en ligne.

"C’est l’avenir de l’internet qui est en jeu"
, a déclaré Gail Slater, responsable du département antitrust au ministère américain de la Justice, en ouverture de cette étape finale.
"Allons-nous offrir aux Américains plus de choix et permettre à l’innovation de prospérer, ou allons-nous consolider le statu quo favorable aux monopoles des géants de la tech ?"
, a-t-elle interrogé.

Un monopole numérique contesté


L'été dernier, le juge fédéral Amit Mehta avait reconnu que Google avait établi et maintenu illégalement sa position dominante dans la recherche en ligne. Les autorités réclament désormais le démantèlement de Chrome, navigateur le plus utilisé au monde, considéré comme un point d’entrée central vers le moteur de recherche de Google.


Elles souhaitent aussi interdire les accords exclusifs entre Google et des fabricants comme Apple ou Samsung, qui installent le moteur par défaut sur leurs appareils. Une pratique jugée dissuasive pour les concurrents émergents.


"L’objectif est non seulement de rétablir la concurrence, mais aussi d’offrir à d’autres acteurs les données indispensables pour développer des moteurs de recherche aussi performants"
, a expliqué Yory Wurmser, analyste chez Emarketer.

Google, par la voix de Kent Walker, président des affaires mondiales, a qualifié ces demandes de
"radicales",
alertant sur les risques pour les consommateurs, les PME américaines et le leadership technologique des États-Unis.

IA: un nouveau champ de bataille stratégique


Le risque d’un nouveau monopole dans l’intelligence artificielle alarme également les autorités. Pour Gail Slater, un démantèlement est indispensable à l’heure où la course à l’IA générative s’intensifie avec des acteurs comme OpenAI (ChatGPT), Gemini (Google) ou encore Perplexity AI.


Google intègre désormais l’IA générative dans ses résultats pour répondre directement aux requêtes, une stratégie perçue comme un prolongement de sa domination historique. Le ministère veut éviter que ce monopole se prolonge dans l’IA, freinant la diversité de l’écosystème technologique.

"Rien ne stimulera davantage le progrès de l’intelligence artificielle qu’un marché ouvert et concurrentiel, sans monopoles ni gardiens"
, insiste Slater, soulignant que l’administration Trump, tout comme celle de Joe Biden auparavant, soutient cette logique.

Une bataille qui s’inscrit dans la durée


En parallèle, d’autres géants du numérique comme Meta (Facebook, Instagram) sont également sous le coup de procédures antitrust. Les comparaisons avec Standard Oil ou AT&T reviennent dans les déclarations officielles.

Même si le juge Mehta rend une décision favorable au ministère, Google devrait faire appel, prolongeant les procédures jusqu’à la Cour suprême. Le groupe de Mountain View semble déterminé à défendre sa position dans une bataille juridique qui pourrait redéfinir les règles de la concurrence numérique mondiale.


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