Ghana: un ancien ministre des Finances déclaré "fugitif" et accusé de corruption

11:0813/02/2025, jeudi
AFP
Ken Ofori-Atta, ancien ministre des Finances du Ghana
Crédit Photo : Monica Schipper / AFP
Ken Ofori-Atta, ancien ministre des Finances du Ghana

Convaincu de corruption et de mauvaise gestion financière, l'ancien ministre des Finances ghanéen, Ken Ofori-Atta, a été déclaré en fuite par le procureur spécial du Ghana mercredi. Il est soupçonné d'avoir causé de lourdes pertes financières à l'État en menant d'importantes transactions jugées suspectes avec des fonds publics.

"Vous avez deux choix : soit vous revenez volontairement et vous vous présentez devant la justice, soit le Bureau du Procureur spécial (OSP) forcera votre retour",
a averti Kissi Agyebeng, procureur spécial, lors d'une conférence de presse. Il a précisé que l'ancien ministre, qualifié de
"fugitif"
, était recherché pour des accusations de corruption et de gestion financière frauduleuse.

Persuadé de l'implication de Ken Ofori-Atta, M. Agyebeng a rappelé que l'ex-ministre des Finances sous la présidence de Nana Akufo-Addo avait permis l'utilisation de fonds publics pour financer le projet controversé de construction d'une imposante cathédrale nationale.


Cette dernière, imaginée par Nana Akufo-Addo comme une offrande à Dieu après sa victoire à la présidentielle de 2016, devait être financée par des fonds privés.

Mais des révélations selon lesquelles 58 millions de dollars de deniers publics auraient été dépensés, associées à des allégations d'irrégularités financières, ont récemment suscité l'indignation au sein de l'opinion publique.


La justice reproche notamment à l'ancien ministre d'avoir validé le prélèvement de 11,8 millions de dollars des caisses de l'État à la demande du chef de cabinet de l'ex-président.

Bien que les fonds aient été débloqués, la construction de la cathédrale est restée à l'arrêt ces deux dernières années.


Les critiques estiment que M. Ofori-Atta n'a pas assuré une supervision adéquate avant d'approuver ces paiements.


Outre le projet de la cathédrale, il lui est également reproché d'être impliqué dans la signature d'un contrat controversé entre l'Autorité des Recettes du Ghana (GRA) et Strategic Mobilisation Ghana Ltd (SML), une entreprise spécialisée dans l'audit et les assurances dans le secteur pétrolier.


En 2019, la GRA aurait versé plus de 83 millions de dollars à SML sous la supervision de M. Ofori-Atta, sans obtenir l'approbation légale requise de l'Autorité des Marchés Publics.

Les paiements ont été effectués pour divers services d'audit et de vérification.


L'OSP a ouvert une enquête et engagé des poursuites judiciaires contre Ken Ofori-Atta, a indiqué le procureur spécial, précisant que ce dernier n'avait montré aucune intention de revenir au Ghana pour faire face à la justice.


Les autorités ghanéennes n'ont pas révélé où se trouve actuellement M. Ofori-Atta.


Le gouvernement du nouveau président John Mahama a affirmé adopter une politique de tolérance zéro envers la corruption.

Jusqu'à présent, le gouvernement ghanéen a reçu plus de 2 000 plaintes dans le cadre de son initiative
"Opération récupérer tous les biens mal acquis"
(ORAL), visant à récupérer tous les biens de l'État indûment acquis sous la présidence de Nana Akufo-Addo.

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