
Le président libanais Joseph Aoun a reçu vendredi une délégation d’ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité de l’ONU et les a appelés à exercer une pression accrue sur Israël pour qu’il respecte le cessez-le-feu et se conforme aux résolutions internationales, a indiqué la présidence libanaise.
La délégation a réaffirmé son soutien à la stabilité du Liban à travers la mise en œuvre des résolutions de l’ONU et a exprimé la volonté de ses pays d’aider au renforcement de l’armée libanaise, notamment en soutenant son déploiement complet dans le sud du pays et le principe selon lequel seules les forces étatiques doivent détenir des armes.
Le 5 août, le gouvernement libanais a validé un plan inspiré d’une proposition de l’envoyé spécial américain Tom Barrack, visant à placer l’ensemble des armes, y compris celles du Hezbollah, sous contrôle de l’État, et a confié à l’armée la mission de l’appliquer d’ici fin 2025.
Le Hezbollah a rejeté ce plan à plusieurs reprises, affirmant que le retrait total des forces israéliennes du territoire libanais est un préalable indispensable avant toute remise d’armes.
La délégation a également salué la nomination d’un représentant civil libanais au Comité du Mécanisme chargé de superviser l’application du cessez-le-feu conclu entre le Liban et Israël le 27 novembre 2024. Ce mécanisme inclut le Liban, la France, Israël, les États-Unis et la FINUL.
Aoun a remercié les envoyés pour leur soutien et réaffirmé l’engagement du Liban à respecter les résolutions internationales. Il a plaidé pour un renforcement de l’aide destinée à permettre à l’armée libanaise d’accomplir pleinement ses missions, soulignant la coopération continue avec la FINUL et la coordination assurée via le mécanisme.
Il a toutefois indiqué que le retour durable de la stabilité passait par des pressions internationales sur Israël afin qu’il applique le cessez-le-feu et retire ses troupes, rappelant que le Liban "compte" sur cet engagement pour garantir le respect de l’accord.
Arrivée plus tôt dans la journée depuis la Syrie, la délégation doit également rencontrer le président du Parlement Nabih Berri, le Premier ministre Nawaf Salam et le commandant de l’armée Rudolf Heikal, selon un correspondant d’Anadolu.
Une réunion exceptionnelle a par ailleurs rassemblé mercredi à Naqoura des délégations civiles libanaises et israéliennes, en présence du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. L’ancien ambassadeur libanais à Washington, Simon Karam, ainsi que le directeur principal pour la politique étrangère au Conseil de sécurité nationale israélien, Uri Resnick, y ont participé, sous la présidence de l’envoyée spéciale américaine au Liban, Morgan Ortagus, selon l’ambassade des États-Unis.
Aoun a annoncé que les réunions entre responsables civils libanais et israéliens reprendraient le 19 décembre dans le cadre de la mise en œuvre du cessez-le-feu.
L’accord conclu l’an dernier entre Tel-Aviv et Beyrouth est intervenu après plus d’un an d’affrontements liés à la guerre à Gaza, qui a fait plus de 4 000 morts et 17 000 blessés. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en novembre 2024, 1 038 attaques israéliennes ont fait au moins 335 morts et 973 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
L’armée israélienne devait se retirer du sud du Liban en janvier dernier, mais n’a procédé qu’à un retrait partiel et maintient encore cinq positions frontalières.









