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Ahmad Nassar, président du syndicat Professional Tennis Players Association (PTPA) à New York, le 24 août 2023.
Le syndicat PTPA et une vingtaine de joueurs intentent une action en justice contre l'ATP, la WTA et d'autres instances du tennis mondial. Quels enjeux pour le circuit ?
Une semaine après la vaste offensive judiciaire lancée par le syndicat PTPA et une vingtaine de joueurs contre les instances dirigeantes du tennis, les objectifs de l'opération et l'ampleur de son soutien sur le circuit restent flous.
Que dénoncent les plaignants ?
Dans un long communiqué publié le 18 mars, l'Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA), cofondée par Novak Djokovic, annonce avoir intenté des actions en justice aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l'Union européenne (UE) avec une vingtaine de joueurs.
Les plaignants accusent l'ATP, la WTA, la Fédération internationale de tennis (ITF) et l'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia) d'être
et de
"systématiquement abuser, réduire au silence et exploiter les joueurs"
pour maximiser leurs profits à travers un
"contrôle monopolistique".
Ils dénoncent également une
visant à limiter la concurrence entre tournois et à plafonner les revenus des joueurs, jugés bien inférieurs à ceux des golfeurs, des basketteurs de la NBA ou des joueurs de football américain.
Les instances du tennis sont aussi critiquées pour un
"calendrier insoutenable"
(onze mois de compétition), un
de classement dictant la participation aux tournois et des conditions de jeu éprouvantes (horaires tardifs, températures extrêmes, changements de balles fréquents).
Qui soutient le mouvement ?
Si la PTPA mène l'offensive judiciaire, 12 joueurs ont rejoint la plainte aux États-Unis, dont Varvara Gracheva (65e mondiale), Sorana Cirstea (101e), Nick Kyrgios (ex-13e) et Reilly Opelka (ex-17e).
Corentin Moutet (76e) et cinq autres joueurs soutiennent l'action au Royaume-Uni, tandis que quatre participent à la procédure européenne.
Interrogées lors du tournoi de Miami, plusieurs figures du circuit semblaient découvrir l'affaire ou s'en distancer, comme Carlos Alcaraz (3e).
La N.3 mondiale Coco Gauff a déclaré:
"Je n'ai pas beaucoup d'informations sur cette histoire. J'ai vu une publication, je l'ai découverte en même temps que tout le monde."
Alexander Zverev (2e), membre du conseil consultatif des joueurs de l'ATP, a reconnu que
"plusieurs arguments avancés sont valables"
, mais a ajouté:
"Je ne sais pas quel est leur principal objectif, ni ce qu'ils espèrent obtenir."
Dans une interview accordée au journaliste américain Ben Rothenberg, Ahmad Nassar, directeur exécutif de la PTPA, a affirmé ne pas forcément vouloir mener les procédures judiciaires à terme.
"Nous voulons forcer tout le monde à se réunir et à trouver des solutions. C'est une initiative des joueurs pour réformer le système"
, a-t-il expliqué.
"Il ne s'agit pas de nuire ou de gagner de l'argent. Nous pensons simplement que les revenus des joueurs pourraient être bien plus élevés si le tennis était géré comme la F1, la NFL ou la NBA
.
Quelle réponse des instances ?
L'ITF et l'Itia ont publié des communiqués neutres, tandis que l'ATP et la WTA ont promis de réagir
"La WTA prend en compte l'apport des joueuses via leurs représentants élus et leur garantit des revenus substantiels ainsi que des avantages, comme un congé maternité pouvant aller jusqu'à douze mois"
, a-t-elle défendu.
Elle regrette que la plainte de la PTPA mobilise
"du temps, de l'attention et des ressources, au détriment des joueuses et du sport".
L'ATP, accusée de
"privilégier la division"
par la PTPA, met en avant les
réalisés ces dernières années, notamment
"un revenu minimum garanti pour les 250 premiers joueurs du classement ATP, offrant une sécurité financière sans précédent".
Samedi, sur X, Ahmad Nassar a accusé l'ATP de menacer les joueurs de
s'ils rejoignaient la plainte.
"Depuis une semaine, on assiste à un renforcement des comportements illégaux et coercitifs"
, a-t-il dénoncé.
Alexander Zverev estime que l'ATP saura faire face:
"L'affaire leur coûtera peut-être une fortune, mais le circuit ne va pas disparaître."
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